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Samois : Histoire et influence du premier collectif BDSM féministe lesbien

5/4/2025

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Warning : malgré toute l’attention que j’ai donné sur ce sujet il est possible que l’angle puisse ne pas plaire et que certains résumés puissent paraitre contradictoires selon les avis de chacun et chacune. Je tente ici de traiter l’histoire d’une seule communauté et non pas le combat, ni l’histoire du féminisme et/ou de l’homosexualité en général. J’ai écrit sans aucune idée préconçue. Au contraire. C’est dans la recherche de l’origine du vocabulaire des pratiques que j’ai (re) découvert ce mouvement et il m’a apparut intéressant de leur rendre hommage.



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Samois  : Origine et Formation

Fondé à San Francisco en 1978, Samois est considéré comme le premier groupe organisé de lesbiennes pratiquant le BDSM dans un cadre féministe. Le nom "Samois" a été délibérément choisi en référence au village de Samois-sur-Seine d'Histoire d'O de Pauline Réage (pseudo d’Anne Desclos) en 1954 où l'héroïne est emmenée pour son dressage et marquage final par une femme. Ce choix reflétait la volonté du groupe de se réapproprier des éléments controversés de la littérature érotique avec une touche de culture. Car la littérature lesbienne de gare était nombreuse depuis la seconde guerre mondiale mais ne volait pas très  haut. 

Le collectif a émergé dans le contexte du San Francisco des années 1970, une ville devenue un centre important tant pour le mouvement féministe que pour la communauté gay et lesbienne. Parmi les fondatrices et membres notables figuraient :
- Pat Califia (devenu Patrick Califia), auteur(trice) prolifique sur les sexualités alternatives et figure majeure du mouvement.
- Gayle Rubin, anthropologue et théoricienne féministe qui a publié des analyses importantes sur la politique sexuelle.
- Dorothy Allison, écrivaine dont l'œuvre explore les intersections de classe, sexualité et identité.

Ainsi le mouvement Samois est autant politique, sociologique au sens large que pratique dans le développement du SM entre femmes. Il est apparu à un moment clés de l'histoire du féminisme américain. Le mouvement féministe était divisé sur les questions de sexualité, en particulier autour de la pornographie et des pratiques sexuelles considérées comme déviantes et/ou oppressives. Pour résumer : deux courants s'opposaient. D'un côté combattre l'oppression sexuelle patriarcale par le refus de la pornographie et de pratiques imposées en terme de régularité mais aussi de soumission morale et sociologique. Et de l'autre, l'appropriation de sa propre sexualité au travers de la liberté de pratiquer sans jugement.

Restons pratiques

L'émergence de Samois est comparable à la création de la communauté leathermen gay, qui s'est formée dans les années 1950-1960. Ces deux mouvements partageaient plusieurs caractéristiques importantes dont la plus ancienne à nourrit l’autre : 
- Codification des pratiques :  Les Samois ont adapté le hanky code dans le guide What Color is Your Handkerchief (de quelle couleur est ton mouchoir ?). Une annexe plus détaillée est en fin d'article. 
- Port des clés : Si dans la communauté gay masculine, les clés portées à gauche ou à droite indiquaient les préférences top/bottom, les Samois ont développé un système plus nuancé. Les clés pouvaient être portées à différentes hauteurs sur la ceinture ou avec différents porte-clés pour indiquer des préférences spécifiques de jeu.
- Bracelets de cuir : Un système spécifique où les bracelets portés à différents poignets et dans différentes configurations indiquaient les rôles et préférences.

Ces codes étaient utilisés souvent en société comme signe de reconnaissance. A l’intérieur des cercles d’autres adaptations ont été créées :
- Le vocabulaire a été adapté pour correspondre plus à l'identité lesbienne. Le classique "Stone butch"/"Soft femme" par exemple. Si Butch signifie “costaud” dont on fait la traduction péjorative de “look camionneuse", la notion de “stone butch” est plus sophistiquée. Elle désigne une personne de type masculin qui préfère donner du plaisir sexuel à sa partenaire sans être touchée ou pénétrée en retour pour des raisons diverses. 
- On attribue à cette communauté la préférence de l'utilisation du terme "power exchange" (échange de pouvoir) qui reflète mieux la réciprocité et la conscience féministe, au lieu de domination/soumission considéré comme patriarcale. 
- La notion de CNC est plutôt lesbienne aussi. Une subtilité que la communauté gay n'utilisait guère. Faire émerger ce concept permettait de s'affranchir là aussi d'une domination hétérosexuelle. La notion de choix imposé est présentée pour décrire des scénarios où les limites sont négociées à l'avance mais où l'illusion de non-consentement fait partie du jeu.

Sur une note personnelle, j'aime beaucoup l'idée que l'on puisse s’approprier un fétichisme ou une envie, comprendre son fondement puis le dépoussiérer en le restructurant. Ainsi j'utilise souvent le concept d'échange de pouvoir pour exprimer une démarche volontaire de lâcher-prise ou de prise de pouvoir. Cela exprime mieux pour moi le corollaire de la responsabilité. Idem pour le CNC qui est souvent vécu par petites ou grandes touches par les soumises.

Tout n’est pas rose au pays des lesbiennes

On peut évoquer quelques défauts de la cuirasse : à l'image de nombreux mouvements féministes de l'époque, Samois était constitué pour la plupart de femmes blanches. Amber Hollibaugh explique, dans une critique rétrospective, en 1999 : *"Les discussions sur la race et le BDSM étaient largement absentes et les quelques femmes de couleur présentes se sentaient souvent marginalisées dans un mouvement qui prétendait parler de libération mais reproduisait des dynamiques d'exclusion."*
Sans compter que les années 70 sont encore marquées par la binarité. La place des personnes non-binaires ou trans (à l'exception notable de Patrick Califia plus tard) n'était pas prise en compte du tout. Elles se battaient déjà pour une acceptation de femmes qui apprécient les femmes en mode D/s, il est compliqué d'y intégrer d'autres concepts.

Une touche féminine a ainsi vu le jour dans le SM avec des rituels spécifiques comme des cérémonies de collier adaptées comprenant des éléments de durée et de choix.  

Ces adaptations reflétaient une volonté consciente de créer un langage et des symboles qui respectaient à la fois les pratiques BDSM et les principes féministes, reconnaissant l'importance d'une communication claire tout en évitant de reproduire les codes masculins préexistants. Et surtout les deux communautés homosexuelles ont mis l'accent sur l'apprentissage, le mentorat et la transmission des pratiques sécuritaires.

Chuck Renslow, figure importante de la communauté leathermen de Chicago a rapporté, dans une interview de 1998 : *"Quand j'ai rencontré des femmes de Samois lors d'une convention en 1981, j'ai été frappé par les similitudes dans nos parcours. Nous avions dû, chacun à notre manière, créer nos propres espaces, nos propres règles, face à l'incompréhension générale. Mais leurs analyses féministes apportaient une dimension politique que nous n'avions pas forcément."*
Effectivement, Samois se distingue dès le début par son approche explicitement féministe et la presque obligation d’un militantisme politique. Elles ont dû lutter contre une double marginalisation : d'une part au sein du mouvement féministe qui rejetait souvent les pratiques BDSM, et d'autre part au sein des communautés BDSM majoritairement masculines.

Le combat 
Le collectif Samois a pris position dans ce qui allait devenir les "Feminist Sex Wars" (Guerres du sexe féministes) des années 1980, en défendant une vision du féminisme compatible avec des pratiques SM consenties. Cette position les a mises en opposition directe avec d'autres féministes, notamment celles représentées par des groupes comme Women Against Violence in Pornography and Media (WAVPM) et des théoriciennes comme Catharine MacKinnon et Andrea Dworkin, qui considéraient le BDSM comme une reproduction des structures patriarcales d'oppression. Malgré toutes les avancées pour se détacher de l'image masculiniste, les Samois ont pris de plein fouet la désapprobation au sein même de la communauté féministe ne s'ouvrant déjà que partiellement aux lesbiennes... Alors pensez au SM lesbien...

Dans "The Leather Menace", Gayle Rubin relate : *"Nous étions confrontées à une double marginalisation : exclues des espaces féministes pour nos pratiques sexuelles et souvent invisibles ou sous-représentées dans les communautés BDSM dominées par les hommes. Samois est né de la nécessité de créer notre propre espace."* En 1992, elle explique encore : *"La publication de 'Coming to Power' nous a placées sous les projecteurs d'une manière que nous n'avions pas anticipée. Les attaques sont devenues plus personnelles et plus intenses."*
Plus tard une membre fondatrice anonyme explique : *"Nous étions considérées comme des traîtres au féminisme par certaines, et comme des curiosités par les hommes de la scène cuir. Nous avons dû littéralement créer notre théorie et notre pratique à partir de rien, en inventant un féminisme qui pouvait embrasser plutôt que rejeter nos désirs."*

La publication de "Coming To Power" a eut une double conséquence : faire connaître et formaliser le SM lesbien d'un côté et finir de causer sa perte à cause de sa notoriété. Le mouvement Samois prit ainsi fin en 1983.

Je retiens l'introduction de "Coming to Power", dans laquelle le collectif Samois affirme : *"Nous revendiquons notre droit à notre sexualité sous toutes ses formes... Le SM est pour nous une exploration consensuelle, un échange de pouvoir qui peut être guérisseur, libérateur et fortement érotique. Notre féminisme n'est pas en contradiction avec ces pratiques, il en est le fondement même."*

Après Samois, d'autres organisations ont émergé, notamment:
- The Outcasts à San Francisco (fondé en 1984)
- Briar Rose à Boston
- The Lesbian Sex Mafia à New York

Ces groupes ont poursuivi et développé le travail commencé par Samois, contribuant à normaliser la discussion sur les sexualités alternatives dans les espaces féministes.

Ces nuances supplémentaires nous rappellent que l'histoire de Samois, comme toute histoire de mouvement social, doit être comprise dans toute sa complexité, avec certes des contributions significatives mais aussi ses contradictions et ses angles morts qui reflètent les limites d'une époque.
J'ai en tête le cas de Pat Califia qui se nomme désormais Patrick Califia. Il a commencé à changer de genre dès 1992. Ce n'est pas son orientation qui est un problème mais son militantisme contre l'âge légal de consentement pour la relation sexuelle avec des enfants. Oui, vous avez bien lu “contre”. Il est resté pro-pédophile très longtemps jusqu'à qu'il devienne lui-même parent. Il a alors changé d'avis en avouant avoir un doute sur "les possibilités d'une relation enfant/adulte égalitaire". Patrick Califia : une femme qui devient homme et qui plus tard défend la pédophilie n'est franchement pas la meilleure promotion que l'on puisse faire au mouvement lesbien BDSM. Et pourtant, dans les années 70 sa contribution fut importante. Il est paradoxal qu’une personne puise participer de manière positive à un mouvement pionnier sur le SSC puis devenir totalement déviant dans ses réflexions et ses actions (pédophiles) plus tard. Et c'est d'ailleurs la leçon qui rejoint l'actualité de 2025. Nous avons encore et toujours des moutons noirs qui entachent l’image du BDSM. Certaines personnes qui ont pignon sur rue, reconnues pour leurs pratiques diverses et souvent leur charisme, et qui se mettent à vriller à tel point qu’on se demande si le vers n’était pas dans le fruit depuis le début. Il est grand temps que nous mettions en place des gardes fous.

Conclusion

L'histoire de Samois est un chapitre complexe mais important dans l'évolution des mouvements féministes et des communautés BDSM. Elles ont fait émerger la possibilité de pratiques sexuelles alternatives consenties et ont ouvert un nouvel angle de réflexion sur le pouvoir, le consentement et le plaisir.
Ce que je retiens de ce mouvement, à l'instar des leathermen, c'est leur conscience d'être dans quelque chose de nouveau pour cette époque et qu'il était nécessaire de s'organiser, faire avancer la pensée et les pratiques. Ainsi, héritiers que nous sommes du SSC, RACK, 4C et autres acronymes, nous pourrions croire que tout est établi. Pourtant je pense que le BDSM 2.0 reste à inventer au troisième millénaire.

Ce n'est pas tant la liste des actions à réaliser dans une séance mais la réflexion profonde sur le jeu de pouvoir et ses responsabilités, voire le démontage du patriarcat qui entache encore notre image. Renforcer le travail sur le dominant : combattre l'Ego, s'interdire le domspace, réfléchir au consentement en intégrant des axiomes plus avancées sur le consentement enthousiaste, la capacité à consentir et les dynamiques de pouvoir à la fois dans la pratique mais aussi en dehors dans notre société qui reste coercitive.
Et aussi, c'est mon cheval de bataille, un combat à mener envers les dominants de pacotille, les personnes toxiques voire narcissiques.

Il me reste des questions que je souhaite poser à mes paires qui n’en n’ont pas (de paires de gonnades en port externe) : comment se situer en tant que domina, domme lesbienne (éventuellement bi) dans la Scène actuelle ? Pareillement pour les soumises et switch bi ou lesbiennes. De mon point de vue, j’ai l’impression que le BDSM lesbien ( pour le résumer ainsi) est à nouveau très discret, caché derrière les dominas hétérosexuelles. On aime à penser qu’une forme de féminisme un peu vengeur s’exprime à leur niveau  : les hommes dominés par les femmes. Alors qu’en fait la D/s s’expriment au delà du sexe et du genre. On dirait qu’après avoir tant contribué à la réflexion et l’avancée d’un BDSM moderne les lesbiennes se sont à nouveau invisibilisées par d’autres mouvements. Reparties dans une pratique certes acceptée mais dont la contribution est trop peu reconnue.
Peut-être que c’est une dernière leçon que ce mouvement peut nous donner : pour vivre heureuses, vivons attachées certes mais cachées. Les féminismes d’aujourd’hui ne sont peut-être toutes à l’avantage de femmes qui pratiquent le BDSM. Surtout les soumises (encore une fois).

Et ma conclusion : le BDSM n’est pas qu’une question de pratiques et de recettes adaptés à un genre ou une communauté mais c’est, encore et toujours, une communication profonde entre deux êtres. Une communication qui s’ouvre à la bienveillance, l’évolution de soi, voire à la réparation potentielle au travers de la compréhension et du plaisir. Et c’est bel et bien ce que les communautés gays et lesbiennes ont apportées il y a plus de 50 ans déjà.

Ethan Dom

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Références
Deux anthologies ont eu une influence considérable :

- What Color is Your Handkerchief : A Lesbian S/M Sexuality Reader (1979), leur première publication collaborative qui abordait les codes et pratiques du BDSM lesbien.

- Coming to Power: Writings and Graphics on Lesbian S/M (1981), une anthologie plus complète comprenant essais, témoignages personnels, fictions érotiques et guides pratiques. Cette œuvre est considérée comme révolutionnaire pour avoir articulé une éthique féministe du BDSM et reste une référence fondamentale. Ce livre a assuré que l'héritage intellectuel et politique de Samois perdure bien au-delà de l'existence du groupe lui-même, influençant des générations de penseurs et de militants BDSM et féministes.

Ces publications ont également fourni un cadre théorique et pratique pour comprendre le BDSM comme une pratique potentiellement libératrice plutôt que simplement reproductrice des dynamiques d'oppression sociale.

Les membres de Samois ont également produit de nombreux écrits individuels qui témoignent de leur expérience et développent leur analyse :

- Patrick Califia (connu comme Pat Califia avant sa transition de genre au début des années 1990) a été particulièrement prolifique mais tendancieux.
- Gayle Rubin a publié des analyses académiques majeures, notamment :
    - The Leather Menace (1981), témoignage sur la discrimination contre les lesbiennes BDSM
  - Thinking Sex : Notes for a Radical Theory of the Politics of Sexuality (1984), qui cite son expérience avec Samois.
- Dorothy Allison a intégré ses expériences dans son œuvre littéraire : Trash: Stories (1988), recueil de nouvelles, et surtout Skin: Talking About Sex, Class, and Literature (1994), essais autobiographiques où elle discute de son implication dans la communauté Samois. Dans Skin, Allison écrit : *"Ce qui faisait de Samois une expérience si puissante, c'était la façon dont nous nous battions pour trouver un langage qui honorait à la fois nos désirs érotiques et nos principes féministes. Nous refusions de renoncer à l'un pour l'autre."

Ressources documentaires et archives

Pour les chercheurs intéressés par l'histoire de Samois, plusieurs ressources sont disponibles :

- Les archives lesbiennes June L. Mazer à Los Angeles contiennent des documents relatifs à Samois
- La Leather Archives & Museum à Chicago conserve des archives importantes sur l'histoire du BDSM, y compris des documents liés à Samois
- La Collection d'histoire gay et lesbienne de la Bibliothèque publique de San Francisco possède des documents sur les mouvements BDSM de la région
- Coming to Power
- Dorothy Allison

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Annexe :

De quelle couleur est ton mouchoir : Guide du code des mouchoirs pour les lesbiennes BDSM (extrait et résumé)

La traduction littérale de What Color is Your Handkerchief fait référence au système de code des mouchoirs ( hanky code ) adapté par Samois pour la communauté lesbienne BDSM.

Ce guide, publié par Samois en 1979 comme leur première publication collective, était un manuel pratique qui expliquait comment utiliser et interpréter les codes de couleurs des mouchoirs dans un contexte lesbien. 
Principes fondamentaux :
- Explication du placement (gauche/droite) pour indiquer les rôles dominants/soumis
- Adaptations spécifiques pour les femmes par rapport au code utilisé dans la communauté gay masculine
- Instructions sur la visibilité et le placement approprié des mouchoirs
- Comment plier et porter les mouchoirs correctement
- Comment combiner plusieurs couleurs pour indiquer des intérêts multiples
- Discussions sur le consentement et la négociation associés à ces codes

Codes de couleurs
Le guide présentait un dictionnaire des couleurs avec leurs significations spécifiques :

- Rouge : fisting
- Bleu marine : sexe anal
- Bleu clair : oral
- Noir : fouet/discipline
- Violet : piercing
- Jaune : golden shower
- Vert : jeux de rôle
- Gris : bondage
- Orange : "anything goes" (ouvert à tout)

Ce guide était important car il permettait aux femmes de la communauté BDSM de communiquer leurs préférences et intérêts de manière discrète mais claire dans les espaces publics, à une époque où l'expression ouverte de sexualités alternatives pouvait être risquée. Il représentait également une adaptation féministe d'un système de communication initialement développé dans des contextes masculins.

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    Ethan, adepte du BDSM, dominant, explorant une philosophie humaniste au travers d'une pratique socialement en marge.
    Le sérieux côtoyant dérision et érotisme.

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