Elle a réussi à surnager, puis à nager, enfin à sortir de l’eau pour marcher, courir et ne plus s’arrêter. Elle parcourt des kilomètres, addicte aux endorphines de cette douleur/plaisir. Dans sa vie, sa volonté est plus forte que tout. Sa réussite est sa fierté. Ses envies synonymes de liberté. Elle court toujours plus loin, toujours plus longtemps. Son semi-marathon au bout des pieds, son envie de vivre au bord des lèvres. Son cœur ne battant que pour avancer. Courir pour ne pas mourir. Elle a perdu du poids pour se libérer de son passé trop lourd. Désormais sa beauté éblouie. Elle ne fait que consommer les plaisirs comme on prend un verre d’eau lors d’une course de fond. Elle le boit avidement et le jette. Courir en ne partageant que le diapason d’un souffle fugace. Courir seule plutôt que marcher accompagnée. Cependant, elle le dit, derrière sa force se cache une grande fragilité. Quelquefois son corps lui impose de s’arrêter. Elle se sent rattrapée par des fantômes du passé. Ce sont les larmes qui courent sur ses joues. Alors courir pour oublier la haine, l’amour, le passé, le futur, l’injustice, l’incompréhension, les questions, la tristesse, le bonheur. Courir jusqu’à que tout soit flou, dilué, même le temps. Je n’ai pas eu le temps de lui dire qu’elle ne court pas mais qu’elle fuit. Elle le sait mais elle est déjà partie pour éviter de penser que je l’avais compris. Ethan Illustration : Skeeze
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Auteur
Ethan, adepte du BDSM, dominant, explorant une philosophie humaniste au travers d'une pratique socialement en marge. Archives
Juin 2024
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