Les mots écartelés partie 7Warning : ne pas lire si vous n’avez pas une réelle capacité au second degré et à la remise en question personnelle. Ils et elles n’aiment pas les cases. Surtout dans le BDSM, surtout les doms. C’est pour cela qu’il y a autant de mots pour évoquer une personne dominante. Et le spectre est trèèèèèèèès large : primal, alpha, rigger, shibariste, top, hédoniste, sensualiste, sadique, caregiver, daddy, castrateur (trice), déesse, monseigneur (j’en pince pour celui-là) prédateur (comme si primal n’était pas assez fort, à moins que ce soit lié au film du même nom)… Je passe sur toutes les traductions utilisées tel quel pour impressionner : maitre, meister, maestro, senseï…J’en oublie et le temps que je publie ce texte d’autres vocables viendront s’ajouter car il est important de spécifier son côté unique. Dors et déjà, vous avez envie de me crier un truc du genre “rigger ce n’est pas dom”, “alpha c’est au-dessus de dom”, “primal c’est être à l’écoute de ses instincts”. Oui, je vous entends. J’entends surtout l’égo qui tente par tous les moyens de se rassurer, de défendre sa tourelle de fierté. Malgré ce désir ardent de vouloir paraitre le seul si ce n’est le meilleur. Allant contre cette peur de révéler l’essence même des dominants et dominantes, je tiens à partager mes observations. Comment se dépêtrer dans les vocables de doms ?
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Vous êtes chafouin car dès que vous posez une question on vous se moque de vous ou on vous envoi paître ? Vous en avez marre d’avoir plus de contradicteurs sans explication que d’avis constructifs ? Vous déplorez la horde d’anonymes qui sont en embuscade attendant un nouveau profil de soumise ? Vous êtes écœurés par le peu de dominas gratuites qui s’intéressent à vous malgré votre dévouement affiché ? Vous en avez marre des doms qui vous tutoient dès la première phrase et qui exigent des photos ? Vous êtes perdus dans les méandres d’avis antinomiques sur n’importe quel sujet ? Vous êtes lassés par les sujets sans importances ? Vous en avez assez des règlements de compte ? Vous êtes outrés par le manque de réactivité sur des sujets que vous estimez importants ? Vous perdez espoir au final de ne pas trouver le bon dom, la bonne domina, la merveilleuse soumise ou le parfait soumis ?
C’est normal. Sur les réseaux sociaux, comme dans la réalité, le BDSM n’est PAS une communauté. Mais ce n’est pas inquiétant. Il faut juste le savoir. Et donc, avec le souci d’une analyse la plus objective possible, je vous propose une explication du pourquoi le BDSM n’est pas une communauté. On a peut-être trop tendance à penser le « bdsm à plusieurs » comme un passage obligé sans se demander pourquoi et comment. Il y a des variations et même des différences dès qu’il s’agit de se retrouver « à plusieurs ». Attention, je ne traite ici que du coup par coup. Et pas des dominant(e)s avec plusieurs soumis(es) à demeure ou non sur le moyen/long terme. Je l’évoquerais sûrement, c’est un sujet à part entière. - Bienveillant, reste bienveillant. - Oui mais ils m’énervent. - Chut, reste calme. Sois bienveillant. - Même les cons ? - Chacun sa vie. Ne juge pas. Sois bienveillant. - Même les pervers narcissiques ? - Ha non eux, tu as le droit. Mais reste serein. Tu es empathe, gentil. - Pourtant, il y a un paquet de cons. Il n’y a pas que les pervers narcissiques. Il y a les queutards aussi. - Oui, tout le monde le sait. Tu n’es pas le seul à leur faire la chasse. Mais ne t’énerve pas pour autant. - Ce ne sont pas les plus flagrants qui sont inquiétants. Les kinsters par exemple. - Bienveillance…Quoi les kinksters ? - Oui, les kinksters. Ces personnages qui ne revendiquent aucune appartenance définie. Seulement celle de consommer spontanément des pratiques à condition que ce soit branché. Top ou bottom au fil du vent. Fetish & fashion, muscle & fourrure, …Tous ceux qui pensent que le BDSM doit être hype avant tout. - Chut…Sois bienveillant. Ils revendiquent une forme de liberté qui t’est chère aussi. - M’enfin quand même. Il y en a un qui a acheté une série de 10 plugs fluo pour les mettre sur une étagère dans son salon parce que ça fait « glam ». Il ne les utilise même pas. C’est ça le BDSM ? - Il faut voir cela comme une manière de revendiquer un mode de vie en dehors des codes. C’est ce que tu prône aussi. Bienveillance… - Et les autres qui se prétendent « primal » ? On en parle ? Ceux qui justifient n’importe quoi car c’est leur instinct ? Alors que, peut être, il faut aussi éduquer sa part primale. Elle donne de l’énergie, soit, mais c’est quoi la suite ? Après avoir sucé le sang, marqué au fer rouge, torturé au waterboarding, étranglé par pendaison ? On hurle dans les collines les soirs de pleine lune ? On urine sur les coins de murs pour marquer son territoire ? - Ils ont reconnu leur bête. Comme toi. C’est bien. Ils n'ont pas tes limites c'est tout. Tu es juste jaloux que d’autres ont trouvé le mot avant toi. Reste bienveillant. Tu es un primal bienveillant. Respire. - J’imagine que les shibaristes non plus je ne peux pas leur dire ma façon de penser ? - Les shibaristes non. Ils sont zen. Sois bienveillant. - Même ceux qui harcèlent ? Font des attouchements ? Se proclame maître d’un ryu ? - Personne ne sait ce qu’est un ryu. Calme toi. Les viols arrivent partout, pas seulement dans le shibari. Les cordes, c’est bien. Le subspace… - Donc, bien évidemment, je ne peux pas évoquer ceux qui ne pensent qu’à faire du pognon avec le BDSM ? Les salons de l’érotismes, les soirées privées trop chers, les clubs, les money dommes. Ceux qui dénaturent une fois de plus la nature profonde du BDSM. - Tu deviens prétentieux. Chacun fait comme il peut pour vivre. S’ils ont trouvé un moyen de vivre du bdsm il n’y a pas de mal. Tu es jaloux en fait. Bienveillance. - Bon, alors les demi-doms ? Les mecs mariés qui mènent une double vie avec une soumise en mentant aux deux ? - Bienveillance. Toi aussi tu as fauté pour t’échapper d’une situation conjugale oppressante. Tu n’as pas de leçon à donner. Chacun commence comme il peut. - Et les trolls dont le sport est juste de casser les textes ? Sans aucun savoir vivre ? - Internet en est bourré. 85 % des échanges sur le web sont stériles. Toi, reste bienveillant. - Bienveillant, c’est facile à dire quand on cible ma soumise plutôt que moi parce que j’ai une grande gueule. - Tu l’as protégera en restant bienveillant. - Et les bloggeurs qui sortent de grosses conneries ? Qui lisent l’Histoire de travers pour justifier leur vision ? Ceux qui se revendiquent détenteur de la vérité toute nue ? Ceux qui copie/colle sans vergogne ? - Tu n’as absolument pas le droit de les critiquer. Vous êtes « collègues ». Personne n’est à la l’abri d’une erreur ou d’un petit glissement d’ego. Sois bienveillant. - Et les soumises qui posent des questions dans tous les sens et qui disparaissent du jour au lendemain ? - Tu exagère. Tu adore ça qu’on te prenne pour un puit de science. C’est justement ta bienveillance qui les attire. - Je ne suis pas un puit de science. - Ça non. Mais tu fais bien semblant. Reste bienveillant. - Bienveillant, bienveillant…A force de le répéter, cela n’a plus aucun sens. Je vois « bien » alors que je fais mal. Je vois « veillant ». Mais à force de veiller, je m’aigris. - Ce serait bien que tu maigrisses aussi. - Faudrait que je me décharge de tout le poids que j’ai sur le cœur. - Choisis ta voie. Reste bienveillant. Et pour décharger, tu as ta merveilleuse soumise. Bienveillant. Reste bienveillant. La bête/Ethan Illustration : Au cœur de la nuit (1945) d'Alberto Cavalcanti, Charles Crichton, Basil Dearden et Robert Hamer Néologisme bdsm Je vais me faire plaisir à nourrir ma nature de créatif et inventer un nouveau terme pour le bdsm : le domantisme. Contraction de dominant et romantisme. C’est une espèce de blaireau qui ne peut s’empêcher d’aimer affreusement les femmes qu’il soumet. Un dominant époustouflé par la sensualité, le lâcher-prise, la force d’une soumise qui s’offre. Ainsi, n’ayant pas finit de traiter ses problèmes d’ego, ni atteint un stoïcisme nécessaire, il oscille entre amour et domination. Le domantique n’est pas sadique. Il est touché par les affectations du romantisme et les questionnements sur le sens du bdsm dans l’Univers tout en écoutant, caressant, laissant agir sa bête intérieure et ses pulsions. Pour donner une image, c’est un gorille des montagnes : 300 kg de muscle, des canines puissantes et pourtant herbivore. Je me fais rire tout seul avec mes élucubrations. Tout cela pour réintroduire un texte écrit il y a longtemps. Un flashback donc, écrit à l’aube de l’émergence du dominant/domantique, toujours à la recherche de lui-même. Je précise donc que ce texte n’est pas à propos de ma magnifique soumise actuelle. Tout va bien de côté-là. |
Auteur
Ethan, adepte du BDSM, dominant, explorant une philosophie humaniste au travers d'une pratique socialement en marge. Archives
Septembre 2024
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