Le jour où je l'ai brisée ![]() Elle est nue, à genoux sur une couverture. Dans son dos un radiateur diffuse une douce chaleur. Je vais tenter une séance de régression. Elle m’avait fait promettre de le faire. Je compte sur ma position de dominant pour lui imposer une réflexion mais je n’ai pas bon espoir. Une régression est la plupart du temps initié par la soumise, non le dominant. Souvent, je saisis la balle au bond lors d’un questionnement personnel ou une angoisse. J’écoute, j’essaie de diriger la descente en rassurant et en faisant creuser au plus profond des souvenirs. On parle de traumatismes, d’événements précis ou d’un cercle vicieux qui s’est mis en place. Les blessures sont souvent conscientes mais si elles ralentissent encore des années plus tard c’est que le nettoyage n’est pas terminé. C’est la douleur, l’injustice, la culpabilité et, dans le cas du BDSM, un questionnement de fond : comment peut-on aimer être dominée, humiliée, frappée, attachée, etc…Alors qu’on l’a vécu trop jeune, sans consentement ? Je tenterais de répondre à ce sujet sur un autre billet. En attendant, Gwen est là. Je lui demande de me parler des circonstances de son premier viol. Elle avait 6 ans. L’âge de ma fille. J’en tremble à chaque fois.
3 Commentaires
![]() Sade reprend peu à peu des couleurs. On ne saurait bien sur le comprendre qu’au travers des textes mais pour cela il faut quelques clés. De très bons analystes littéraires ont produit des éclairages sur la vie de Sade qui permettent de mieux comprendre ce qu’il pense, ce qu’il a fait et ce qu’il veut dire. J’ai donné comme exercice à ma soumise l’analyse d'un extrait de Sade issu de la philosophie dans le boudoir. Il est certes un peu long et on s’épuise sur la fin qui ne ressemble guère à une conclusion. Mais, pour les deux tiers, on retrouvera les chevaux de batailles de Sade. L'histoire : On trouve 3 protagonistes. 2 complices expérimentés et une jeune ingénue qui au fur et à mesure des dialogues va vivre des expériences sexuelles inédites. Bien évidemment, je vous conseille de lire ce texte pour bien comprendre de quoi il en retourne. Mais je vous livre ici le contenu de l’exercice qu’a réalisé ma soumise et mon explication de texte. ![]() Ma femme est bipolaire, cyclothymique et sporadiquement borderline. Le diagnostique officiel date de 3 ans mais nous nous battons depuis près de 10 ans contre cette pathologie. Elle en subit les affres depuis l’adolescence sans le savoir à l’instar de presque tous les bipolaires. Ce n’est pas soignable. On ne peut qu’essayer à apprendre à vivre avec. Mais je ne vais pas parler de notre passé, ni d’elle en particulier. Mais de manière plus générale. ![]() J'aime traquer dans la culture classique, les fondements du BDSM. Une fois de plus, c'est bien avant Sade qu'on trouve des pratiques à peine voilées et les origines du BDSM. Dans ces écrits si fins, je retrouve le cœur de nos instincts. Griselidis est l'histoire d'un prince misogyne qui finit par s'éprendre d'une bergère au cœur pur. Après le bonheur vient le doute et il lui fera subir maintes corrections. L'épousée tiendra bon jusqu'au bout réussissant à convaincre son époux de son amour infaillible. Le rituel du bain est un exercice que j'impose hebdomadairement à ma soumise. Je le conseille cependant à toute femme qu'elle soit vanille, libertine ou BDSM.
C'est un exercice que certaines d'entre vous font depuis l'adolescence. Je n'invente rien, je le met juste en scène. Une méditation aquatique zen et érotique. ![]() C'est une une femme évanescente qui traverse l’existence en laissant dans son sillage le parfum du mystère. Elle donne vie au paysage qui l’entoure. Elle est polymorphe, actrice de sa propre vie. A la fois bikeuse hétérocère au sourire de loup, jusqu’à esclave exogame, omnigénésique et doloriste en passant par cette nymphe diaphane à demi nue faisant se lever le soleil d’un regard. Elle livre en photo, par sa plastique mise en scène, ses pensées, ses impressions, son humeur, sa beauté. Une circonvolution d’images envoutante. Elle est inaccessible et attirante. Elle donne des leçons de vie juste de part son être. On pourrait rester juste là à l’observer sans la toucher. Fascinante et pellucide. On hésite à capturer ou capituler face à la captivante captale. Dans son regard, plus que le miroir de son âme, on y trouve des interrogations : « qui es-tu ? Penses-tu être à la hauteur ? Es-tu diabolique ou divin ? Que vas tu faire ? » J’aimerai être ta caféine mais je ne suis que le sucre posé à côté de la tasse. J’attends si tu vas décider d’un geste léger me laisser édulcorer ta vie. Je suis ton Lucifer qui dulcifie les dulcinées. Combien de suce dans ton café ? Ton pouvoir m’handicape, me pousse à dépasser un cap. Ma seule capacité réduite de moitié, celle de mes mots vibrants, brisée par le vent qui s’évanouit aux portes de l’ouïe. Ma langue te fait signe pour s’insinuer entre tes subtils sillons. Tes lèvres je les décrypte. Tes courbes je les agrippe. La vibration des coups, mes mains portées sur ton cou, augmenter ton pouls, te marquer comme un tatoo. Tu souris sereine, sirène silencieuse et licencieuse. Le plus troublant de cette femme, c’est qu’elle ne sait pas qui elle est. Elle est une déesse échouée sur une plage de la Terre, inconsciente de son pouvoir, amnésique de son histoire. Elle traverse le paysage, le temps, mystérieuse, mystique et magnétique. Elle ne fait que vivre, vibrer, voir, visiter. Mais si elle se questionne, elle ne se trouve que basique, normale, banale. C’est le point aveugle de son cerveau. Un astre qui refuse l’attraction. La légèreté qui refuse la gravité. Elle cherche son dieu car elle est une déesse ; Son reflet, sa moitié, celui qui lui renverra l’écho de son âme de par sa seule existence. Elle cherche son amant aimant, son mâle magnétique, son autre pôle pour se poser sur son épaule. Elle veut être attachée et libre de partir sans but pour revenir plus intense. Elle a un prénom : fascination. Ethan Illustration non libre de droit / ethan dom ![]() Je ne me considère PAS comme un sage. C’est souvent l’opportunité, un dialogue qui déclenche l’inspiration. Le texte suivant est donc une compilation de réponses émises à une soumise qui se désespérait de ne pas trouver le bon maître. Pire que tout, c’est surtout le nombre de mauvais qui la harcelaient qui lui faisait perdre confiance. Ces réponses peuvent s’avérer utile à toutes les soumises et soumis en recherche. Ce ne sont que des idées. Il n’y a rien d’inscrit dans le marbre. Comment choisir et commencer avec un dominant ? Pouvoir toucher l'esprit ou le cœur des gens est un privilège. Mais quand cela leur donne de l'inspiration, c'est merveilleux. J'ai reçu ce graphisme de Sophia Pan qui l'a dessiné à la suite à la lecture de mon article sur la vision du BDSM.
Certainement qu'elle a trouvé mon syle graphique peu à son goût et pensé qu'une touche féminine serait de bon aloi. Je vous livre cela avec grand plaisir . Et merci encore Sophia. Je bloque sur un sentiment de culpabilité. J’ai envie d’écrire des articles de fond. Mais je sais que publier peut donner l’impression que j’avance « l’air de rien » alors que dans ma vie réelle et dans mon cœur la noirceur me ronge.
Avant de diffuser des articles sérieux sur Sade, ou plus légers comme de l’érotique, je ressens le besoin de faire des excuses à des personnes que j’ai blessé dernièrement. |
Auteur
Ethan, adepte du BDSM, dominant, explorant une philosophie humaniste au travers d'une pratique socialement en marge. Archives
Novembre 2023
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