![]() Elle a réussi à surnager, puis à nager, enfin à sortir de l’eau pour marcher, courir et ne plus s’arrêter. Elle parcourt des kilomètres, addicte aux endorphines de cette douleur/plaisir. Dans sa vie, sa volonté est plus forte que tout. Sa réussite est sa fierté. Ses envies synonymes de liberté. Elle court toujours plus loin, toujours plus longtemps. Son semi-marathon au bout des pieds, son envie de vivre au bord des lèvres. Son cœur ne battant que pour avancer. Courir pour ne pas mourir. Elle a perdu du poids pour se libérer de son passé trop lourd. Désormais sa beauté éblouie. Elle ne fait que consommer les plaisirs comme on prend un verre d’eau lors d’une course de fond. Elle le boit avidement et le jette. Courir en ne partageant que le diapason d’un souffle fugace. Courir seule plutôt que marcher accompagnée. Cependant, elle le dit, derrière sa force se cache une grande fragilité. Quelquefois son corps lui impose de s’arrêter. Elle se sent rattrapée par des fantômes du passé. Ce sont les larmes qui courent sur ses joues. Alors courir pour oublier la haine, l’amour, le passé, le futur, l’injustice, l’incompréhension, les questions, la tristesse, le bonheur. Courir jusqu’à que tout soit flou, dilué, même le temps. Je n’ai pas eu le temps de lui dire qu’elle ne court pas mais qu’elle fuit. Elle le sait mais elle est déjà partie pour éviter de penser que je l’avais compris. Ethan Illustration : Skeeze
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Parlons misère sexuelle. Comme ça. Hors statistiques. Surtout en dehors des statistiques.
Parce que les statistiques, elles nous rassurent mais ne nous interpellent pas. Elles donnent l’impression d’informer. Comme ce fameux âge du premier rapport sexuel qui ne change guère (17 ans et des brouettes) et qui rassure les plus vieux, inquiets que l’océan de porn n’avilisse une jeunesse naïve. Alors, hors statistiques, je vais vous donner ma vision d’une certaine misère sexuelle. ![]() J’ai l’immense privilège de recevoir de temps en temps un courrier de lectrice et même de lecteur. Quelquefois les choses s’emballent au grand dam de ma soumise qui s’inquiète. On passe rapidement du compliment sur mes écrits à des questions plus personnelles sur leur vie. Je reste poli, ou tente de l’être. Mais garder une distance respectueuse est difficile. On flatte l’ego de l’écrivain et la bête se met à saliver. Ma soumise me met en garde : ce sont des chasseuses qui cherchent le bon maître. Je suis encore plus flatté. Moi ? un bon maître ? Je souris mais je ne peux m’empêcher d’aller découvrir ces attirantes inconnues. Oui, peut être que vous aurez remarqué que je n’avais rien publié depuis plus d’un an.
C’est la fin d’un cycle et surtout le début d’un nouveau. J’aurais aimé juste hiberner mais c’est au feu que je me suis retrouvé. Plusieurs combats à mener m’ont éloigné de l’écriture. Pas seulement par manque de temps mais par des blessures qui ont tarit ma capacité à écrire. J’aurais peut-être l’occasion de revenir sur les diverses étapes de ces mois moralement difficiles. Pourtant notre BDSM a connu de beaux épisodes. Et c’est eux que je vais évoquer. D’autres aventures aussi sont à vivre pour le plus grand bonheur de ma soumise et moi. Et j’espère aussi votre plaisir de les lire. Quand on parcoure internet, on trouve des blogs qui commencent fort et bien puis qui s’arrêtent d’un coup. On les voit encore présents comme des fantômes. On aurait envie d’écrire à leur auteur pour leur demander ce qui s’est passé. J’avais cela en tête quand j’ai ouvert le mien. Je ne veux pas de morceau de vie qui traine sans queue ni tête pour finir sur archives.org. Laisser une trace oui, j’aimerais bien. Mais un déchet sans forme sur l’océan virtuel, non. L’écriture est difficile. Le pire ennemi c’est soi-même. Cette traversée de champs de batailles m’a cependant fait remarquer une chose : j’ai besoin de vivre mon bdsm. Ce fut un long cheminement mais c’est un acquis désormais. Le but de ce blog était bel de faire mon introspection pour comprendre mon cheminement. Et, dans ce cas, c’est l’absence d’écriture qui m’aura révélé une partie forte de moi-même. Je lis dans vos pensées : il n’y a que l’adversité qui permet d’avancer. Sinon on stagne. Une autre révélation. Ces moments difficiles n’ont pas découragé ma soumise qui a su rester forte, patiente et qui m’a soutenu alors qu’elle-même fait face aux difficultés de la vie. C’est une bonne nouvelle que ces tempêtes n’aient pas détruit notre relation. Et c’est même un indice fort qui me révèle que nous sommes faits pour avancer ensemble. Alors, prêt pour de nouvelles aventures. Munissez-vous de vos mouchoirs en papier. Que ce soit pour se caresser mollement ou verser une larme de joie. Ethan 2.0 |
Auteur
Ethan, adepte du BDSM, dominant, explorant une philosophie humaniste au travers d'une pratique socialement en marge. Archives
Novembre 2023
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