Fist Book

Chers amis, C’est en toute sérénité que je vous annonce ma mort facebookienne.

Pour la seconde fois, j’ai été tué par le système ou par des personnes qui pensent que dans mon cas l’euthanasie virtuelle est un acte de condescendance. Je ne compte pas revenir tout de suite sur facebook (combien de temps déjà a mis Jésus pour revenir sur Terre ?)

Je le dis tout net, je vais avoir du mal à me désintoxiquer des questions existentielles qui émaillaient les murs comme « le maître doit-il porter une cravate ? », « quelle genre de punition doit-on donner à une soumise maso ? » et même « Je souhaite être dom. Dois-je d’abord passer par la soumission ? ».

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Vous allez me manquer soumises novices, petits agneaux sacrificiels qui se jettent en pâture à la horde de queutards analphabètes planqués en embuscade. Qu’il est troublant de penser qu’une fois par semaine, une petite vierge de 30 ans pense arriver dans le monde des bisoudurs et qu’une fois sa présentation faite, elle est submergée par la tribu des « mecs qui ne tapent que d’une main et d’un neurone ». Je vais me soulager de la tâche lassante qui était de faire ce copier/coller : « bienvenue. Soyez prudente. Et effacez les 50 premiers MP que vous venez de recevoir. Car les seules personnes correctes sont celles qui communiquent sur les murs avant tout. Prenez votre temps.»

Qu’il va être difficile de ne pas se soulager sur vous, messieurs les faux dominants, qui mélangez domination bienveillante et certitudes absconses, emprise D/s et pulsion sexuelle, obéissance offerte et cadre suffoquant, responsabilité et dictature, engagement et palinodie, culture et opinion. Oh oui, j’aimerais encore vous moucher, petits hommes irresponsables nuisibles et inconscients. Les étrangleurs de chez Manpower, les maitres « sans soumise et sans expérience, mais maitre quand même », les semi libertins « moi je baise qui je veux mais toi tu es fidèle », les épicés classés 2 sur l’échelle de Scoville, les sadiques « cherche un punching-ball», les barons, marquis « avec une étiquette ça fait sérieux », les disciples démoniaques « j’ai trouvé le nom sur wikipedia, ça impressionne », les maîtres à temps partiel « j’ai une vie vanille et surtout mauvaise conscience ». Ce sport va me manquer.

Facebook, n’est pas le bdsm du pauvre. Il a l’avantage d’être vivant mais ne pensez pas que ce soit la panacée pour apprendre et vivre le bdsm.
J’ai fait un calcul rapide : il n’y a guère plus que 3 à 5000 adhérents bdsm dans les groupes facebook. Je veux bien même vous en offrir 10 000. Sachant que 90% sont des queutards, cela laisse 300 à 1000 personnes potentiellement intéressantes. Cela semble beaucoup mais ce n’est rien face aux 300 à 500 000 pratiquants réels.
 
Et je me dis qu’en fait, si vous m’avez inspiré, j’ai aussi perdu du temps et de l’énergie. Si j’ai un truc utile à faire c’est de reprendre mes écrits de fond afin de communiquer ma passion. Mes combats anti pervers narcissique, le fond d’une pensée bienveillante dans le bdsm, l’acceptation de notre bête sans qu’elle ne détruise. Je pense que je serais plus utile en communiquant cela que de me battre pied à pied dans ce Waterloo de la luxure.

Avec un peu de chance, votre aide, certains d’entre vous partagerons mes textes issus de mon blog si vous les estimez valable. Ce sera la meilleure façon d’évoluer pour moi. J’espère venir vous hanter comme un fantôme bienveillant.

Bien sur, j’ai des amis ici et vous allez me manquer (ceux et celles qui n’ont pas encore mon mail, vous le trouverez par l’intermédiaire de mon blog). Et j’aime à penser que je m’en aurais fait d’autres. Inévitablement, le dialogue non entretenu au quotidien va mettre de la distance. Mais la route m’attend.

Rappelez vous : qu’importe le nombre de personnes, il en suffit d’une pour vous combler. Je vous souhaite de la trouver.
 
Adieu. A bientôt dans une rencontre. Pour toujours dans mon cœur.
 
Ethan

Illustration non libre de droit : ethan dom.