Les mots écartelés 8![]() Voici le sac d’étiquettes que j’ai collé à l’insu du plein gré des doms. Sait-on jamais : 4 ou 5 nouvelles catégories de dom vont peut-être éclore officiellement. C'est en tout cas ma proposition pour que puissiez vous y reconnaitre quand vous croisez des dominants et ce au-delà de leur propre identification. 1) le technicien.
Je commence par mon préféré. Le technicien possède un ou plusieurs savoir faire. Il s’entraine, il connait son matériel et sait en parler. Comme il est un peu geek de son matos, il aura souvent des accessoires artisanaux rares, pensés, équilibrés. Il maitrise le fouettage, le ligotage, le cravache, l’aiguillage ou le fontainage et toute pratique spécifiques souvent très demandés en soirée multi. Il y a le truc à la mode en ce moment : le fire play qui réchauffe le cul à défaut du cœur. Parce que le petit défaut des techniciens c’est un peu le manque de convivialité, voire de lubricité. Ils aiment briller au travers de leur technique, voire de leur art, mais Ils ont une difficulté à se lâcher dès qu’ils sortent de leur domaine spécifique. On fait souvent appel à eux car indispensables pour agrémenter la soirée, voire pour apprendre. Mais si cela tourne à l’orgie, ils s’éclipsent. Pour certains parce qu’ils ont du mal à se lâcher par déformation professionnelle car ils peuvent devenir maniaques du contrôle. Quelques-uns, très rares, en dehors de leur prestation, sont imbuvables. C’est comme cela avec les “vedettes” ou ceux qui se prennent comme tel. Car le plus grand ennemi de tous les types de doms c’est bien sur l’égo. Mais la plupart sont simplement heureux d’exceller et sont donc plutôt zen. Leur plus grande qualité c’est le côté sûr et sain du SSC. Ils ont une philosophie d’accompagnement qui va de pair avec leur niveau de pratique. Ainsi s’ils pratiquent avec circonspection, il manque peut-être un peu d’émotion. Selon comment on regarde les pratiques cela peut être vu comme un défaut ou une qualité. J’ai beaucoup à apprendre des techniciens. 2) l’artiste Parce ce que j’en fais parti et que j’ai croisé assez peu d’oiseaux comme moi il faut quand même l’évoquer. L’artiste fait des erreurs. L’artiste a des périodes. L’artiste a des hauts et des bas. L’artiste est une plaie. Mais quand il assure : il excelle, il sait enflammer le corps, l’esprit et l’âme d’une soumise. Il touche à tout, il peut donc vous emporter dans des mondes et des sensations diverses. Il est particulièrement bon dans la discipline, la domination psychologique et saura vous objetiser, lâcher prise et donner des sensations fortes. Il sait gérer l’émotion voire la multiplier. Ainsi que prodiguer un aftercare et un bilan apaisant. Beaucoup de doms ont un côté artiste. Avec les bons et les mauvais côtés. Le mauvais c’est souvent de mal gérer le mindfuck (jouer avec l’esprit) par manque de préparation en amont et d’explication après. Il est aussi un technicien plutôt moyen car pas assez persévérant. Le bon c’est qu’ils ont un goût particulier. Le mélange de tous les arts, l’ouverture de la personnalité en font donc des êtres uniques qui savent renouveler l’intérêt des séances. À condition d’être patiente, de savoir pardonner certaines erreurs c’est la flamme de la passion qui s’invite dans les séances. 3) Le manager Le manager est le contraire de l’artiste. Là où l’artiste va être laxiste sur le cadre avec des hauts et des bas aussi profonds que flamboyants, le manager est aussi précis et régulier qu’une horloge suisse. Sa qualité : il a une méthode qu’il applique à la lettre. Et plus il sera expérimenté, plus la domination sera large tout en restant précise. Avec lui le cadre est extrêmement rempli et précis. Les tâches sont nombreuses. Le bon manager explique le pourquoi de chaque exercice. Il punit peu mais systématiquement. Il ne se laisse pas souminer. Le manager est idéal pour les soums qui souhaitent se sentir serrées et considérées au travers des exercices. Le manager pourrait être le dom, voire le maitre idéal si ce n’est son manque d’imagination et d’adaptabilité. Car, comme dit auparavant, le manager a une méthode et une seule. Il est persuadé qu’il a la bonne façon de faire avec n’importe qui alors que c’est juste la méthode qui lui convient à lui. Le manager a souvent assez peu d’affect. Ce qui dans beaucoup de circonstances est aussi un avantage quand on cherche un apprentissage. Dans une relation, même à moyen terme le pathos d’un côté ou les émotions de l’autre côté peut brouiller le message. Pas avec le manager. Les aftercares sont peut-être moins généreux mais d’emblée vous ne cherchez pas non plus un petit ami. 4) le sadique Notez : Il vaut mieux se tourner vers un sadique qui se revendique en tant que tel que vers un narcissique qui prétend “vous faire évoluer”. Un sadique assumé est un ou une domme, qui prend du plaisir à soumettre un ou une soum et cela peut aller très loin. Il est apte à pratiquer beaucoup de choses particulièrement en impact et torture et quelquefois en domination sexuelle. Son seul moteur est le plaisir qu’il prend à faire souffrir son/sa soum. Et c’est d’ailleurs le défaut aussi. En dehors de ce seul lien très fort, il est dans le noir total. Il va ressentir un désintérêt dès la fin d’une séance. l’aftercare est sommaire, le suivit symbolique. Il ne faut se tourner vers un ou une sadique que si on est expérimenté et que l'on cherche de l’intensité à court terme. La différence entre le sadique et l’artiste est et le manque d’empathie du sadique. Alors que l’artiste fusionne avec sa soumise, le sadique ne voit qu’un objet pour assouvir ses envies. Il ne sera pas pour autant injuste ou dépassant les limites. 5) l’instinctif Le plus chiant car il est souvent gentil et pense être vanille. Sauf que ce vanille là aime bien claquer le cul de sa femme, l’attacher avec des Serflexs, lui baiser la bouche et le cul à fond en la traitant de salope. De temps en temps, il va avoir des lubies comme acheter de la lingerie, des masques, des sex-toys. Bref, tout ce qu’il faut pour avoir une sexualité débridée et intense avec sa compagne. Mais comme il ne sait pas qu’il fait du BDSM, sa soumise de femme ne sait pas vraiment sur quel pied danser. Il y a tous les aspects d’une relation maitre/soumise sans le vocabulaire et les méthodes attachées. Donc, quelquefois, il y a incompréhension et heurts dans un cas de fatigue ou de non-consentement. Alors qu’une fois que la conscience de ce genre de relation est établie, les choses deviennent claires et apaisées et souvent encore plus riches. Ne vous y trompez pas, le type de relation BDSM inconsciente est très répandu. Surtout alimentée par des lectures, des séries, des reportages et des habillements qui font référence à cet univers. Donc, par simple envie, beaucoup de couples sont dans une relation BDSM sans le savoir. Sans , avouons-le, une vraie histoire ou culture du BDSM. Car, oui, il y aune culture BDSM. On en parle partout dans les réseaux et forums. Ce n’est pas qu’une question d’assouvir des envies. Le dom instinctif a un gros défaut : c’est qu’il n’a pas les connaissances requises pour évoluer de lui-même, établir une relation apaisée avec sa compagne soumise et lui prodiguant sécurité, aftercare et débriefing. Les faux doms : L’égocentrique. Il y a un type de dom totalement toxique : l’égocentrique, le narcissique. À ne pas confondre avec un sociopathe. Certains sociopathes sont des managers qui ne ressentent pas d’émotion mais qui ne sont pas toxique pour autant. Il y a ces doms dont le seul et vrai plaisir ne sera pas de faire évoluer une soumise, ou de partager une relation consentie. Le seul plaisir sera au travers du viol de la personnalité. Plus ou moins lentement leur plaisir est de détruire la psyché de la soum. Il est très difficile de les détecter car ce sont souvent des caméléons qui savent utiliser les bonnes phrases pour paraitre attirant et sécurisant. Et il est très difficile de sortir de leur emprise. Voire mon texte à ce sujet. Le queutard. Certains s’inscrivent dans certaines pratiques comme le bull ou le gang bang mais ils se contentent d’être une queue au service du vice. Si le queutard a le cerveau qui ne s’irrigue plus tellement il bande, le bull s’inscrit dans une démarche libertine ou BDSM où il accepte son rôle précis. Le problème du queutard c’est qu’il remplit les réseaux, il pollue les conversations, il empêche la mise en relation sérieuse car il harcèle, déferle sur les soumises qui débutent. Il essaie, tant bien que mal, d’utiliser les codes BDSM mais il fait plus de mal que de bien. C’est une engeance au même titre que les narcissiques. Même si ces derniers font plus de dégâts au coup par coup, le queutard est juste une marée nauséabonde. Enfin, vous allez demander : comment faire pour les reconnaitre ? À part les derniers à fuir et qui sont toxiques, les autres ne sont pas de mauvais dominants. Il faut juste trouver ce qui convient à votre personnalité et à vos besoins.
Les égocentriques et les queutards sont ceux à éviter. Le problème chez les toxiques c’est qu’ils apprennent à singer les méthodes d’approche. Ils sont aptes à parler SSC et faire miroiter les aspects qui sont importants. Par contre, ils ne tiennent pas longtemps. Et la conversation tournera vite sur le fait d’envoyer une photo, au tutoiement et à “tu es une chienne”. Bref, vous entrouvrez la porte, il a une érection, le cerveau n’est plus irrigué et c’est la débâcle. Le maitre parfait. LE maitre parfait n’existe pas. Et si vous croisez une personne qui veut donner cette impression, fuyez. Mais en vrai, oui, VOTRE maitre parfait existe. C’est le complice qui va réussir à vous faire vous dépasser, ressentir des sensations nouvelles et intenses, qui va vous rendre heureuse même en dehors des séances, qui va vous apaiser et vous faire évoluer. Ce maitre parfait n’est peut-être pas celui qui convient à la soumise d’à côté mais celui qui saura vous combler. Le conseil donc pour trouver le maitre parfait pour vous est donc de prendre votre temps. En conclusion, je voulais faire un papier un peu drôle, au second degré. Mais en me relisant je vois qu’il contient quelques accents de vérités. Certains vont prendre ce texte au pied de la lettre ou pire ne vont pas se reconnaitre dans les différents types. Car, oui, il y a en d’autres. Par exemple j’ai un ami qui se présentait comme sociopathe et qui pourtant est un excellent maitre. Il est apte à mélanger la technique et le management. Mais est-ce qu’il se reconnaitrait dans ces descriptions ? Pas sûr. Enfin, il est tout à fait possible que j’ai oublié une catégorie. N’hésitez pas à m’en faire la remarque et je l’ajouterais en vous citant bien évidemment. Ethan
0 Commentaires
Laisser un réponse. |
Auteur
Ethan, adepte du BDSM, dominant, explorant une philosophie humaniste au travers d'une pratique socialement en marge. Archives
Novembre 2023
Catégories
Tous
|