LE FOUET & LA PLUME
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Santa fouette, ça mexique.

19/3/2019

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Encore de l’érotisme, encore de la domination, encore de la soumission et des « je t’aime ».
Non, je ne m’en lasse pas mais j’ai peur de lasser les lecteurs. Je cherche toujours à trouver une morale de l’histoire, une réflexion, un truc qui fait avancer. Mais là, j’écris sans savoir s’il va y avoir une conclusion qui interroge sur le sens de la vie, de l’univers et tout le reste. Je vais donc me contenter de raconter une séance normale d’une relation D/s.
 
Reste que cette séance fut quand même une première : celle de l’utilisation d’un fouet.
Alors je vous emmène dans mes coulisses du dom qui teste. Parce que la plupart de ceux que l’on croise paraissent toujours si confiant dans la maîtrise. Mais il a bien fallu donner le premier coup…
Il y a quelques temps j’avais exprimé le vœu de me procurer un fouet. Je me surprends à parcourir les pages des fabricants de cet ustensile, lister les différents modèles, imaginer des couleurs. Les budgets bien que justifiés pour ce genre de belles pièces artisanales sont au-dessus de mes moyens. Oui, on peut certainement être dominant et pauvre. Enfin, je crois, c’est une question de fond. Si je suis dominant, ne suis-je pas censé dominer ma vie sociale et financière ? Je vous laisse répondre. Toujours est-il que ce fabuleux outil est hors de portée et je tente de faire grimper ma cagnotte bdsm petit à petit.
 
Mais c’est sans compter sur ma magnifique soumise qui a décidé de m’offrir pour Noël deux accessoires dont nous avions envie tous les deux : une barre d’écartement et un fouet.
Une belle surprise arrivée par la poste. Notre rencontre avec Gwen n’est pas prévue avant quelques semaines cela me permettra de m’entraîner.
 
Alors …s’entraîner…Sur les sites j’ai pu lire qu’un bon fouetteur s’exerce 30 mn par jour. Je n’ai pas vraiment ce temps car j’ai des enfants et un travail. Ou alors il faudrait que je fouette mes enfants ou mes collègues. Une option qui n’est pas à écarter (plaisanterie bien évidemment).
Reste que je prends le temps pour m'aguerrir sérieusement avec diverses variantes. Je descends dans mon garage et sors l’objet. On ne va pas se mentir, ce fouet made in Tocsistan oriental en véritable cuir de skaï pétrochimique me parait un peu trop rigide malgré son esthétisme. Je comprends pourquoi ma soumise l’a choisi mais j’ai un doute sur sa capacité à claquer. D’un autre côté, commencer avec un matériel difficile est un bon apprentissage.
Je vais même aller plus loin : j’ai toujours commencé avec du matériel bas de gamme pour raison budgétaire et cela m’a toujours été profitable. Car si on arrive à obtenir un résultat convenable avec ça, on fait des étincelles dès qu’on accède à une meilleure qualité. Ce fut le cas quand j’ai commencé à mixer (il y a 35 ans). Je n’avais pas les moyens de me payer des platines Technics MKII, je me suis procuré un modèle d’une marque inconnu qu’il fallait intégrer dans un rack. Les potentiomètres étaient difficiles à régler. Cela m’a poussé à un feeling et une rapidité pour agir qui m’ont permis d’être un bon DJ quand j’ai touché mes premières platines pros. Je vais vous dire : je suis carrément le premier DJ à avoir mixé tempo avec des platines CD bricolées à New York. Mouaih, c’est un peu nul comme médaille. On a les fiertés qu’on peut se permettre.
​
Alors, vous venez d’apprendre que je fus DJ à New York…Puisque je suis dans les confidences, je vais même vous dire que des DJ français à New York à cette époque c’était rare. Nous étions deux. Un copain mixait de l’ambiance type exotique, moi j’étais qualifié de spécialiste « eurotrash ». Parce que je jouais des titres importés d’Europe. J’ai ainsi vidé des pistes avec les Gypsy King (inconnus aux States à l'époque), Technotronic, Coldcut, Deee-Lite, Mysterious Art…Avant de les remplir avec les mêmes titres. J’ai eu l’opportunité de mixer pour le bicentenaire de la révolution française avec des vinyls arrivés par valise diplomatique (Les lives de Sardou et Mylène Farmer, entre autres, inutiles. Merci monsieur l’attaché culturel, il ne fallait pas. Non, vraiment, il ne fallait pas) et la programmation de la soirée anniversaire « côte Est » de Madonna. C’était avant les « guest DJ ». Avant David, Calvin, Carl et les autres. Avant internet. Je croisais Junior Vasquez, David Cole, Robert Clivillés et David Morales que je considérais déjà comme des dieux et à qui j’osais à peine adresser la parole. Mon ambition était trop limitée. J’étais déjà trop content de mixer dans les clubs de la grande pomme. Bref… Tout cela pour dire qu’en commençant bas et en s’échinant on peut y arriver.
 
Retour dans ce garage. Je sors ce fouet rouge et noir. Il est plutôt raide, la queue n’est pas fine et donne l’impression qu’elle ne pourra jamais claquer. J’ai peur que le tressage parte en lambeau au bout de 10 mn. Mais cela fera l’affaire. Je dois maîtriser ce machin parce qu’il faut le rappeler quand même, c’est censé entrer en contact à près de 200 km/h avec l’épiderme d’une femme vivante. Me rappelant cela, je ressens cette pleine conscience de la responsabilité qui nous incombe. C’est ce que je voulais. Avec cette arme en main, je dois la transformer pour être l’extension de mon bras et de ma volonté. Ha oui, j’oubliais, le fouet est une arme. Ou on devrait la considérer comme telle. C’est encore l’outil utilisé pour punir dans certains pays. Dernièrement, en Iran, Nasrin Sotoudeh a été condamnée à 38 ans de prison et 148 coups de fouet pour militer contre le port du voile. Alors, oui, je suis un petit joueur. Je vais faire la même chose dans un aspect ludique alors que d’autres subissent contre leur gré et avec une force extrême cette punition.
J’aime bien me retourner le cerveau entre nostalgie superficielle et responsabilité dramatique. Je ne peux pas porter tout le poids de la misère du monde sur mes épaules, mais je me dois de rappeler les connotations négatives de l’utilisation de fouet, badine, canne et de tout autre pratique applicable à la torture et à la coercition.
Alors, c’est peut-être cela la modernité : Arriver à sortir un élément négatif de son contexte, le transformer en outil de plaisir, d’évolution psychologique. Un peu comme l’escrime, le tir sportif, le kendo. On ne s’interroge pas sur ces disciplines comme enfants de pratiques de guerre. Alors dans le bdsm, le fouet peut tout à fait obtenir ses lettres de noblesses. C’est même à nous de transformer cet instrument de torture en un engin de pratique consentante et maîtrisée.
 
Voilà, j’ai trouvé le sens de cette histoire.

Il ne me reste plus qu’à vous dire que je me suis entraîné sans relâche, des deux mains. Assouplir mon poignet tout en le musclant. Sentir le bon déroulement épaule-coude-poignet. Le faire claquer. Apprendre à maîtriser la force. Puis vient la précision. Je me suis amusé à faire claquer des feuilles de papier pour arriver à les déchirer en leur centre au bout du claquement. Vraiment pas facile et pas à tous les coups. Puis ce fut le contrôle du fouet dans diverses positions. Verticale, horizontale, diagonale. Arriver finalement à fouetter, à la fois précisément, pas trop fort et dans un endroit exigu comme une chambre. Au final ce fouet n'est pas si factice. Je le reprends de temps en temps pour m'entraîner avec plaisir.

Vint le jour de la séance sur épiderme vivant et consentant.
Ma soumise tremble de peur. J’hésite entre être rassurant ou sadique pour amplifier son angoisse. Mais elle n’a pas besoin d’être apeurée pour vivre cela de manière salvatrice. Je lui promets donc que cette première fois se fera tout en douceur.
Un peu de mise en scène. Elle marche à quatre pattes vers moi, le fouet entre les dents, puis à genoux elle m’offre officiellement son cadeau. Sa voix est presque inaudible quand elle dit :
- Maître, voici mon cadeau pour vous. Je vous demande de l’utiliser sur moi comme bon vous semble.
C’est donc ce qu’elle a voulu dire mais sa phrase s’éteint dans sa gorge. Je lui fais répéter plusieurs fois puis la remercie en prenant l’objet.
 
Je tire sa laisse et lui indique de monter sur un siège. Je lui demande de prendre la pause en découvrant son magnifique fessier. Je veux prendre des photos. L’idée est d’obtenir des images nettes en gardant la sensation de mouvement. Je teste donc plusieurs ouvertures et vitesses puis règle l’appareil en mode rafale. Je commence donc doucement pour à la fois essayer de capter le fouet mais aussi pour ne pas blesser ma cible.
Il faut plusieurs prises pour arriver à quelque chose de convenable. Une bonne cinquantaine de coups de fouet ont été nécessaires mais ils sont restés à peine plus fort qu’avec un martinet.
Ainsi, elle s’est habituée doucement à l’impact et semble même apaisée. Je me demande si la peur, la longueur de la séance et l’aspect exhibition de la photographie ne la plonge pas dans un mini subspace. Elle m‘étonne toujours ma petite salope de soumise. Elle part de la plus grande frayeur pour arriver à de très grandes excitations et jouissances.
 
Je repousse l’appareil. La véritable séance commence et je le lui dis. Ses fesses ont rosé mais il est temps de sentir la morsure du crotale. Comme pour les premières fois, je commence doucement pour évaluer la distance puis j’augmente la puissance en la faisant compter. Petit à petit je fais claquer à droite, puis à gauche. Je me loupe sur un ou deux coups qui frappent ses pieds ou l’intérieur de sa cuisse. Elle crie plus de surprise que de douleur. Mais pour le moment le voyant reste dans un joli orange qui me permet de continuer.
Elle arrive bientôt à 50 et les 5 derniers coups sont plus rapides et cinglants. Elle souffle mais ne s’écroule pas. Lui caressant la tête doucement je la félicite et l’embrasse tout en lui faisant remarquer que ses fesses ont pris une belle couleur cramoisie. Elle se retourne et glapit de joie. Je lui propose une série pour affirmer les marques et elle acquiesce avec entrain.
Les 50 derniers. Les plus beaux. Les plus forts aussi. Ma petite soumise tend son cul pour que je la marque comme une chienne. Et dire qu’elle ne s’affirme pas maso.
Les derniers coups sont assez puissants mais je ne veux pas la plonger dans la douleur extrême. Je veux que cette première séance de fouet reste un bon souvenir de bout en bout.
 
Je reprends mon appareil pour immortaliser son cul rougi.
 
Puis je la félicite encore et teste son excitation. Elle est mouillée, presque haletante et je l’insulte donc copieusement en la traitant de traînée masochiste. Elle prolonge ainsi son subspace qui devient totalement sexuel. Je présente mon sexe et le lui fait gober. Toujours le fouet en main, j’utilise le bout pour flageller son cul tout en lui baisant la bouche. Elle s’exécute avec une belle détermination emportée par le plaisir d’être à la fois fouettée et utilisée.
Je tire sur sa laisse et l’emmène sur le canapé. Lui fait écarter les cuisses. Elle est trempée. Je lèche sa belle petite chatte avec avidité. Mon péché mignon. Elle grimpe bien vite stimulée par mes deux doigts qui branlent sa zone G, et fini par jouir en feulant. Je n’attends pas qu’elle se repose et je la prends vigoureusement. Elle me reçoit avec des soupirs renouvelés et je jouis au fond d’elle au moment où elle est reprise de soubresauts.
 
On se félicite et l’on se dit qu'on s’aime.
 
Oui, c’est comme ça chez nous. Notre bdsm est sexuel et romantique. N’en déplaise à ceux qui font la distinction entre jeux d’impacts et domination sexuelle.
 
Une très belle première fois. Avec l’envie qu’un jour, j’investisse dans un fouet artisanal car ma soumise le vaut bien.
 
Alors, militons pour l’utilisation du fouet. Enlevons sa connotation négative pour l’élever au niveau des instruments de domination et de plaisir. Mieux vaut fouettard que jamais.

Ethan
​
A lire : la version de cette séance par ma soumise, ici.

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    Ethan, adepte du BDSM, dominant, explorant une philosophie humaniste au travers d'une pratique socialement en marge.
    Le sérieux côtoyant dérision et érotisme.

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