![]() Néologisme bdsm Je vais me faire plaisir à nourrir ma nature de créatif et inventer un nouveau terme pour le bdsm : le domantisme. Contraction de dominant et romantisme. C’est une espèce de blaireau qui ne peut s’empêcher d’aimer affreusement les femmes qu’il soumet. Un dominant époustouflé par la sensualité, le lâcher-prise, la force d’une soumise qui s’offre. Ainsi, n’ayant pas finit de traiter ses problèmes d’ego, ni atteint un stoïcisme nécessaire, il oscille entre amour et domination. Le domantique n’est pas sadique. Il est touché par les affectations du romantisme et les questionnements sur le sens du bdsm dans l’Univers tout en écoutant, caressant, laissant agir sa bête intérieure et ses pulsions. Pour donner une image, c’est un gorille des montagnes : 300 kg de muscle, des canines puissantes et pourtant herbivore. Je me fais rire tout seul avec mes élucubrations. Tout cela pour réintroduire un texte écrit il y a longtemps. Un flashback donc, écrit à l’aube de l’émergence du dominant/domantique, toujours à la recherche de lui-même. Je précise donc que ce texte n’est pas à propos de ma magnifique soumise actuelle. Tout va bien de côté-là. La complice perdueCe matin quelques larmes roulent sur mes joues. Je suis vraiment étonné que les sentiments s'expriment contre ma volonté.
Je ne suis pas amoureux. Je ne suis pas jaloux. Mais j'ai vécu un cauchemar ce week end où tu t’es offerte à un homme, pas pour quelques heures, mais durant 4 jours sans discontinuer. Là, je dois avouer que ce fut une rude épreuve. Pourtant, nous avons déjà eu l’occasion de rejoindre un couple pour des libations où l’échange fut un moment de bonheur partagé. Tu n’es pas responsable de mon désarroi. Je suis désolé. Je ne pensais pas que notre relation comptait autant pour moi. Vendredi, cela a commencé par un pincement au cœur qui est devenu une torture abyssale à certaines heures. J'étais tellement perdu, seul et honteux que je n'ai pas appelé personne pour en parler. J'ai passé mon week end comme un masochiste à penser à toi. Jour et nuit. Analysant mes sentiments, me demandant ce que tu faisais. Avec toujours la même cruelle réponse : tu prends du plaisir en m’oubliant. J’ai réalisé que notre relation est la plus fragile qui soit. Alors que je la croyais forte de part cette complicité et cette compréhension mutuelle, elle est en fait ouverte aux vents des désirs et les affres de la vie. Nous ne sommes pas faits de promesses, et encore moins un contrat, car c’est ce qui semblait juste. Mais nous n’avons pas donné de valeur à notre relation. Et je m’aperçois aujourd’hui qu’elle en a à mes yeux. J’acceptais que tu jouisses mais je ne voulais pas que tu m’oublies. Je ne suis pas amoureux. Je ne suis pas jaloux. Mais je ne suis pas non plus détaché. Je remonte le fil de qui s’est passé. Le déclenchement fut certainement le départ à l’étranger de ton ancien maître qui reste ton mentor. J'ai accepté sa présence virtuelle. Ses directives à distance ne me gênaient pas puisqu’il t’a révélé ta nature de soumise. Je comprends donc que ses adieux t’aient affecté. A ce moment et à ta demande, je t’ai lâché la bride et j’ai attendu. Mais tu n'es pas revenue. Puis tu es partie vers d'autres contrées virtuelles sans me le dire ou m'inviter à te suivre. Après, tu m’as avoué avoir un amant régulier (je ne suis pas naïf ceci dit). Enfin, tu as pris un nouvel amant pour un week end prolongé. Un mec à qui tu as offert ton esprit, ton corps et une partie de ton cœur. Pendant ce temps, patient, je me suis cantonné à quelques conversations amicales avec toi, des bises virtuelles et des demandes d’aveux presque arrachés. Sans compter des invitations que tu as refusées. En définitive, je ne sais pas si tu t'es éloignée par lassitude ou envie d’autre chose. Si tu es resté secrète pour me protéger ou pour te retrouver toi-même. Mais je sais que je ne supporte pas cette mort lente. Ce interminable éloignement a eu son point d'orgue avec ce week end qui m'a anéanti. Des questions obsédantes tournaient dans ma tête : comment faire pour évoluer, devenir meilleur, te donner envie de revenir. Je priais qu’après cette épreuve, tu me reviennes satisfaite que je sois un partenaire si compréhensif. Mais non. Je n’ai pas ressenti ton retour flamboyant. Et j’oscille entre te sommer te rentrer dans le rang ou te souhaiter bon vent. Pas de l'amour, pas de la jalousie. Mais pas insensible. Juste que je souffre de sentir que tu t’éloignes sans rien me dire. Je me dis que c'est mieux que ce soit moi qui endure cela plutôt que toi. J’ai l’impression que c’est mon rôle de porter ce fardeau pour que tu puisses t’envoler. Pour ces raisons, je ne t’enverrais pas ce courrier. Et ces larmes qui n'arrêtent pas de couler alors que j'écris ces lignes. Je te l'ai déjà dit et il est temps de le répéter : tu es formidable. Une maman généreuse, une femme qui a subi un mariage difficile et une employée à la grande conscience professionnelle. Mais au-delà de ça, tu es aussi une femme d'une grande sensualité, douce et joueuse qui explore ses désirs cherchant à évoluer. Le tout est lié par une grande intelligence mais surtout une sensibilité qui font de toi un être humain. Pas dépravée, pas blasée, ouverte. A la fois fragile et forte, se débattant dans la vie, cherchant son être. J’ai embrassé tous tes extrêmes. J'y ai gouté. Et tu es la seule femme qui connaisse les tréfonds de mon âme aussi. Avec toi, j'ai évolué instantanément sur des choses qui me paraissaient impossibles. Je sais aussi que je ne suis pas ton homme idéal. Tu as besoin de maitres implacables et d'aventures. Je pensais pouvoir t’offrir les deux mais en fait c’est le contraire. Entre deux eaux, je me suis noyé. Je ne suis pas amoureux. Pas jaloux. Mais pas l’homme qu’il te faut non plus. Je ne suis pas l'homme de ta vie sentimentale, pas le maitre que tu souhaiterais et pas l'ami qui te soutient suffisamment malgré ma volonté. Tu es une belle étoile filante et j'ai tenté de te rejoindre dans le firmament de l'amitié et la constellation des plaisirs. J’espérais une aventure profonde qui deviendrait sublime avec le temps. Mais j’ai fait une erreur. Je n’aurais pas dû t’offrir une telle liberté. C’est pourtant mon credo. Et j’en souffre aujourd’hui. Tu restes mon petit séraphin car tu as été une bénédiction. J’ai découvert qui je suis au travers de tes désirs mais j’en ai été privé trop vite. Nous nous sommes laissé aller à nos envies. Ce fut pour moi de merveilleux moments et même une suite de révélations. Ce fut certainement agréable pour toi mais pas suffisant. Je veux devenir un vrai dom avec des principes. C'est ce que je suis au fond, même si je suis persuadé d'être particulier. Trop sensible certainement. Je ne suis pas amoureux. Pas jaloux. Mais certainement perdu. Je n'ai rien contre le libertinage, l’échangisme, le bdsm, l’amour libre. Au contraire. Avec toi, j’avais l’impression que tout serait possible. J'aurais aimé que nous soyons les complices que rien n’atteint. Une union qui rend fort. Les personnes qui peuvent tout faire, tout s'autoriser car un lien indéfectible les lie. J’aurais souhaité que tu me dises tout ce qui te tracasse plutôt que t’emmurer. Je n’aurais pas été un obstacle. Au contraire je t’aurais soutenu et encouragée comme je t’ai laissé prendre de la distance. J’aurais eu l’impression que je restais important pour toi, même si tu fais d’autres rencontres. Je ne suis vraiment plus rien. T'en rends-tu compte ? Plus ton dom, pas un confident, presque plus un ami. Je n'ai pas de reproches à te faire. Je suis juste triste. J’ai l’impression de ne pas avoir eu le temps de finir tout ce qu’il était possible de vivre en ta compagnie. Au final, aujourd’hui, je déteste ton ancien maître car il a démontré le dom que je ne suis pas encore. Je déteste tes rencontres car ils sont les amants parfaits que je ne suis pas. Je me déteste encore plus de ne pas être encore l'homme que je souhaite être. Et je suis triste de t'avoir perdu. Alors qu’il aurait suffit de me faire confiance. Je ne suis pas amoureux. Pas jaloux. Mais je ne veux pas être une aventure d/s de passage qui se transforme en amitié molle. Je préfère n’être plus rien dans ce cas. Je veux être ton complice, l’homme de confiance, ou rien. C'est trop demandé je sais. Je ne suis pas amoureux. Pas jaloux. Mais qu’est-ce que tu me manques… Ethan (Bien avant 2018) Illustration : Ethan Dom. Modèle : Electra.
8 Commentaires
AC
21/12/2018 14:53:18
Superbe.
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Ethan
21/12/2018 17:11:15
Merci
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Brigitte
23/12/2018 03:32:12
Superbe texte. Touchant, criant de sincérité.... impossible d’etre indifferent en lisant vos textes si intimes.
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ethan
22/10/2023 15:17:32
merci
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Ethan
26/12/2018 10:17:06
Merci Brigitte. Je ne sais pas si c'est si mon écrit est extraordinaire mais c'est encourageant de savoir que l'on peut toucher les lecteurs.
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LHommeQuiDomine
2/5/2020 02:26:28
Je tombe sur ce texte et il résonne fort avec mon expérience récente. Je m'identifie beaucoup à toi, Ethan, par ton approche des relations, par les mots que tu emploies, par ce que tu ressens et que je ressens aussi, en tant que dominant. Par ce qui tu dégoûte aussi (c'est la synthèse de tous les posts précédents, je remonte le passé, et je m'arrête ici pour écrire, c'est trop intense, j'ai besoin de te remercier d'exister). Par ton ouverture d'esprit.
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Lunita84
20/10/2023 20:58:25
Quel beau témoignage...Je suis touchée par vos mots...
ethan
22/10/2023 15:20:22
merci beaucoup
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Auteur
Ethan, adepte du BDSM, dominant, explorant une philosophie humaniste au travers d'une pratique socialement en marge. Archives
Novembre 2023
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