Il est grand temps de dire la vérité aux soumises (et aux soumis). Il faut démystifier ce passage obligé, grand plaisir du seigneur, privilège du Maître. Et je sais qu’en affichant cela je vais recevoir l’opprobre de la majorité des dominants. Désormais je serais désigné comme le lanceur d’alerte moribond du BDSM. Préparez-vous à parler de cette affaire comme les « Deepthroat Papers ». Mais, je ne supporte plus d’être le complice actif de cette bouffonnerie. J’ai besoin de soulager ma conscience de phallocrate désormais repenti. Cessons cette hypocrisie vile. Je vais vous révéler le secret le mieux gardé de la caste des dominants mâles qui va certainement faire trembler la Scène tout entière. Alors, asseyez-vous, prenez note et inscrivez-le en lettre de sang et de feu sur les murs de la honte de la masculinité dégradante : LA GORGE PROFONDE NE PROCURE STRICTEMENT AUCUN PLAISIR PHYSIQUE AU MAÎTRE.
Ou rarement…Très rarement. C’est comme tout. On rencontre quelquefois une soumise (ou un soumis) dont la physiologie buccale correspond à la courbure de votre sexe et que dans un miraculeux angle un peu scabreux on se glisse jusqu’aux tréfonds de la gorge comme dans un tube voluptueux. Mais la plupart du temps la bouche et la gorge ne sont pas les écrins parfaits pour recevoir un sceptre royal. Pire même, le frein peut s’accrocher dans une glotte où une dent rayer le cuir d’une peau sensible. Ce n’est donc pas physiologiquement adapté à un bien-être optimal. Le plaisir d’une gorge profonde n’est pas physique mais psychologique. Oui, je sais, un mythe s’écroule. Toutes ces heures passées à sucer des godes pour plaire à votre maître, toutes ces larmes versées et irrumations vaines, toutes ces bouffées d’air manquées et régurgitations pour rien. Alors que vous pensiez offrir un plaisir aussi grand que celui de vos autres orifices, vous ne saviez pas que l’on ne ressent organiquement rien. Et c’est d’ailleurs le principe de base : vous laisser vous noyer dans votre salive et votre ignorance comme un poisson rouge hors de l’eau. Ce regard affolé quand le chibre empli votre gorge et que l’air vient à manquer. Ce moment où par réflexe vous tentez d’avaler une goulée d’air et qui n’a pour effet que de faire pénétrer le gland quelques millimètre plus profondément. Ces instants de panique ou le filet ténu d’oxygène passant par le nez se tarie car bloqué par les bourses ou le ventre de votre maître voire qu’il vous pince les naseaux volontairement (comme j’aime le faire). Cette conscience aigüe que vous avez que même s’il se retire dans l’instant cela risque de vous faire vomir, éructer et que vous ne pourrez pas reprendre votre souffle de suite. Ce moment fatidique où vous lâchez prise car vous êtes totalement dépendante du bon vouloir de celui qui baise votre gosier. Cette jolie bouche défoncée alors qu’elle devrait servir à embrasser amoureusement, se nourrir et sourire. Nous aimons baiser cette bouche pour faire taire, vous faire pleurer, vous regarder dans les yeux en vous dominant de toute notre hauteur et y ajoutant une pincée de gifle, un soupçon de crachat et quelques insultes. Alors personnellement, j’apprécie particulièrement gicler mon sperme directement dans l’œsophage en bloquant la tête de ma soumise qui n’est alors que le réceptacle de ma jouissance. Pas question de lui laisser croire un instant qu’elle puisse avoir un rôle quelconque dans la qualité de ma jouissance. Il ne manquerait plus qu’elle puisse imaginer que par un subtil mouvement de succion elle puisse amplifier ou prolonger mon plaisir. Vide couille tu es, vide couille tu resteras. Donc, je le répète, la gorge profonde n’est qu’un outil de plaisir psychologique, de domination mentale par le biais d’un exercice imposé difficile et humiliant. Et ne me parlez pas des exceptions à la règle. Les deepthroat freaks, c’est amusant cinq minutes mais si c’est trop facile, c’est lassant. Tout n’est qu’une question de pouvoir. Vous laissez sucer, même mal, serait vous donner la possibilité de croire que vous pourriez avoir une forme de maitrise. Ce qui est bien évidemment inacceptable. La soumination par la pipe n’est pas une option. D’ailleurs, parlons-en de la fellation, la bonne vieille pipe. Pas nécessairement baveuse mais faite avec amour et délectation. La fellation est un art. Et si j’ai connu des femmes qui affirment ne pas aimer sucer, toutes celles qui disent aimer garantissent être de formidables suceuses. Toutes*. Soutenu par ce regard coquin qui voudrait nous mettre l’ithyphalle au garde à vous et qui sous-entend qu’il y aura un avant et un après leur séance orale. Vous savez mettre l’eau à la bouche en prétendant maitriser la langue de la gaule irréductible. Vous nous faites baver à affirmer connaître les codes qui ouvriront les portes du penis entier. Alors soyons honnête l’espace d’un instant et ce sera le second volet des Deepthroat Papers, là aussi c’est faux. Les femmes pensent être de grandes fellatrices devant l’éternel mais non. Malgré tout le cœur que vous mettez à l’ouvrage et le gentil regard sous dard que vous nous lancez, vous ne savez pas cajoler le chauve. Le pire étant quand vous faites semblant de secouer la tête d’avant en arrière en ahanant (la pipe du routier), voire cracher dessus ou laisser couler votre salive comme dans les films porno. Vous avez la bucalité bucolique mais banale. Entendez-moi bien, si 10 % des filles ne savent absolument pas sucer au point que c’en est dangereux genre « bite Colgate » (avec les rayures rouge), 80 % d’entre vous sucent bien voire presque très bien. Et nous avons appris à nous contenter de ce 15/20 en y ajoutant un peu de fantasme et de gentillesse par respect pour l’effort que vous fournissez (et après on nous traite de machistes, sérieux). On se contente d’un succédané à défaut de se faire sucer par une damnée. Car il existe un animal mythique, plus rare que la licorne (je rappelle que la licorne dans le milieu libertin est la femme seule bisexuelle qui acceptent de coucher avec un couple pour un trio torride). Cette créature mythique a pour nom Tlazolteotl et comme c’est proprement imprononçable on préfère dire Dryade pour son amour du chêne (donc du gland). Entre mâles de bonne compagnie nous évoquons cela aussi sous le terme de « bouche magique ». Me concernant je n’ai connu qu’une seule représentante de cette espèce. Et je ne savais pas à l’époque ce que c’était. Je n’ai toujours pas compris comment elle faisait. On ne peut pas analyser une technique à proprement parler. C’est juste qu’on sent qu’elle vénère le phallus, qu’elle l’hypnotise comme une charmeuse de serpent puis en prend possession avec passion dans un succion inextinguible jusqu’à siphonner votre âme par le méat. Elle ne vous fait pas seulement jouir, elle vous vide de votre substantifique moelle. J’ai eu la chance de profiter de nombreuses fois de cette être surnaturel à un âge où je ne le méritais pas (aux alentours de la vingtaine). Ce n’est que plus tard que j’ai réalisé la qualité de cette femme exceptionnelle à force me de faire sucer par des femmes de bonne volonté mais pas légendaires. Alors au bout du sboub, cessez de dire « j’aime beaucoup sucer, je le fais très bien » parce que c’est fallacieux et dans le BDSM on va vous enfoncer notre braquemart au fond de la gorge de toute façon. Personne ne sera heureux mais on fera tous semblant de l’être. J’aimerais arrêter mon texte ici, mais je sais que quelques mauvaises langues ne manqueront pas de faire la comparaison avec les hommes qui lèchent mal voire pas du tout, qui ne savent toujours pas ou est le clitoris et autres points G, A, P…Il est vrai qu’entre les mauvaises fellatrices et les imbuvables lécheurs c’est un prêté pour un vomi. A ce titre, le pendant des gorges profondes pour les hommes serait le facesitting où les dominas étouffent leur soumis, ou soumise, et se branle sur leur bouche. Mais je ne peux pas faire de révélation concernant un éventuel Facesitting Papers n’ayant pas d’information de première main. * Oui vous avez remarquez l’astérik à « toutes ». Il y a des exceptions. Parmi celles-ci, il y a celles qui ne savent pas sucer et qui l’avouent timidement. On prend du plaisir à leur expliquer, les éduquer. Elles deviennent parfaites pour notre physionomie. Une autre exception est celle de ma soumise qui a suivi un long parcours initiatique avant de sucer parfaitement. La peur du phallus a été imprimée dans sa tête durant sa jeunesse (oui je parle de viol). Elle est donc exceptionnelle par beaucoup de points de vues car elle n’a pas commencé à déguster les sucettes à l’anis avec appétence durant son adolescence. Non, pour elle, une queue était plutôt une arme chargée. Il a fallu (phallus ?) un long parcours de réappropriation de l’engin pour passer de la peur au dégoût, puis à la curiosité et au plaisir. Donc son apprentissage fut long et il est maintenant incomparable. En cela, l’avaleuse attend le nombre des années. Ethan Illustration : trouvée sur internet sans avoir pu retrouver l'origine.
7 Commentaires
Galathee
22/11/2019 15:16:47
J'ai commencé assez tard car mon ex compagnon ne m'a.jamais forcé à lui faire des fellations alors qu'il aurait voulu.... et quand à 35ans je me suis sentie " prête" il n'a pas trop aimé, pas que je ne savais pas lui procurer du plaisir, il trouvait cela rabaissant pour moi....lol. Quand il a éjaculé dans ma bouche la première fois, il a été gêné...normal ou pas... il n'était
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Ethan
22/11/2019 17:04:47
Merci pour ce témoignage. Comme quoi même la fellation est un parcours personnel.
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Eros Power
22/11/2019 16:07:36
Ah ah ah ah bon pas moyen d'ecrire noir sur fond noir on se croirait dans un cul... Ou au fond d'une gorge... Par mail donc... Ah ah ah
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Ethan
22/11/2019 17:05:39
Oui bizarre ce truc je vais voir où cela bug
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Alyse
22/11/2019 19:07:11
Ah ah ! Je valide vos propos ! C’est tout à fait ça !
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Mon rapport au phallus était aussi compliqué. Il a fallu du temps à mon Maître, comme vous le dites, pour que je me "réapproprie l'engin". Les étapes ont été multiples et je Le remercie encore d'avoir pris le temps et d'avoir écouté mon rythme. Je suis passée de la peur et du dégoût, à l'envie et au désir de le sentir dans ma bouche.
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Ethan, adepte du BDSM, dominant, explorant une philosophie humaniste au travers d'une pratique socialement en marge. Archives
Septembre 2024
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