La naissance du démon ![]() En préambule, je tiens à vous avertir que ce texte parle de viol. J'espère que vous comprendrez au travers de ce billet pourquoi je suis devenu sensible à ce problème. Je suis solidaire de toutes les personnes victimes d'abus. Bien que le texte ne le révèle pas totalement, cette histoire n’était qu’un jeu à la demande de la femme que j’aimais. Beaucoup plus d’indices et de conversations m’ont fait converger vers le viol simulé. Somme toute, je l’ai vécu fortement ainsi que ma compagne. 1992 Après ma troublante rencontre avec une cravache, des choses remuèrent en moi. Mais sans explication, sans comprendre ces pulsions nouvelles, je les poussent à se rendormir. Je vis une passion sans borne avec Priscilla depuis quelques mois. Elle me remplie, me fait écrire. Un roman jamais publié arrive à son terme.Elle est ma muse et je suis en train de terminer un roman sous son impulsion. Pourtant notre relation devient bizarre. Nos rencontrent ne s’espacent pas, mais à chaque fois, au lieu de faire l’amour, en premier lieu, elle veut discuter. Parfois la conversation est intéressante. Souvent elle est banale. Je sens qu’elle a des pensées cachées et je la questionne sur son bien-être. Elle affirme que tout va bien.. Naïvement, dans une fausse maturité exacerbée par le désir d’un jeune adulte, je m’approche pour faire l’amour en prétextant que cela lui fera du bien. Mais elle reste figée. Je lui caresse le dos, ses cheveux et l’embrasse tendrement dans le cou. Petit à petit, elle se laisse aller et nous basculons.
A chaque visite, elle repousse de plus en plus le moment de passer aux libations sexuelles. Elle commence même par à me repousser sans ménagement. Jusqu’au jour ou devant mon insistance, elle me jette : - Tu ne vas quand même pas me faire du mal ? Les bras m’en tombent. - Pourquoi te ferais-je du mal ? Tu es mon amour. Celle qui compte le plus à mes yeux. Si tu ne veux pas que je te fasse l’amour, je ne vais pas te frapper pour autant. Te frapper ? Jamais. Puis elle se donne à moi. Je pense stupidement l’avoir rassurée. Les visites se succèdent mais elle débarque de plus en plus chagrine. Des paroles injustes sortent de ses lèvres : elle me demande pourquoi je l’ai convoqué, pourtant c’est elle qui a appelé pour passer. Ses propos incohérents me blessent, me fige dans l’incompréhension. Et toujours cette phrase «tu ne vas quand même pas faire de mal ?» qu’elle répète maintenant inlassablement alors même que je n’esquisse aucun geste tendancieux. Parfois dès son arrivée, elle m’agresse, me bouscule. Une question apparaît en moi. - Tu aimerais que je te fasse mal ? Elle me fixe, stupéfaite. Son regard me transperce comme si j’avais énoncé la solution. Puis ses yeux s’écarquillent comme dans une comédie. -Jamais de la vie. Jamais de la vie, tu m’entends ? Elle plonge le nez dans son thé avec un sourire. Je bats en retraite. Confus. La graine était plantée. Nouvelle visite. Elle est en colère. Je tente de la calmer en douceur. Lui propose de s’asseoir, de prendre un verre, de discuter. Elle refuse en bloc. Est-ce un problème au travail ? Est-ce un problème personnel ? - Tu ne comprends pas, tu ne comprends rien ! Et je me fais border d’insultes. Pour une faute imaginaire, je récolte un regard noir. Elle est debout au milieu de la pièce et s’agite comme une furie tout en proférant des paroles énigmatiques. Et ce leitmotiv « Tu ne comprends rien ! ». Ma colère monte. J’en ai assez d’être le dindon de la farce. Je lui en fait part. Elle me coupe. Je l’avertis, elle me défie du regard. Je lui pose un ultimatum. Qu’elle sorte si elle ne veut plus de moi, mais je ne veux plus subir ses excès. Elle reste et augmente le volume. Mon regard se durcît, mon corps se raidit, mon menton se baisse, ma mâchoire se contracte. Une colère sourde et froide vibre en moi. Un autre être émerge et prend possession de mon être. Elle le voit, elle le sent. Elle hésite. Elle va se calmer… Non, elle devient folle de rage, hystérique. Alors ma main se lève et s’abat sur sa joue. La claque parfaite, puissante et finale. Une claque qui lui retourne la tête. Ses cheveux s’envolent comme au ralenti et retombent sur son visage. Elle se taie. Hébétée. Sont regard est ahurie. Son corps se relâche. Sa voix est éteinte. Il est trop tard. Trop tard pour faire machine arrière. Une partie de moi pleure. Elle va me quitter pour cet acte impardonnable. Une autre partie de moi, que je ne connaissais pas, décide donc de finir le travail. Je lui ordonne de se déshabiller. Elle est impressionnée par mon aplomb mais reprend de l’assurance. « Mais pour qui tu te prends ?». Cette fois c’est la main gauche qui tombe. Retournant sa tête dans l’autre sens. Son corps s’affaisse, ses jambes ne la tiennent plus. Elle vacille. Je la prend dans mes bras mais au lieu de la soutenir, je dégrafe son pantalon, rageur. Elle perd l’équilibre et je l’accompagne jusqu’au sol. Je finis de tirer son vêtement et sa culotte jusqu’aux genoux. Elle est sur le ventre en plein milieu du salon, gémissant un peu. Je deviens fou. Je m’accroupis sur elle et l’insulte, lui crache toute ma colère. Pour qui se prend t’elle, elle, la femme que j’aime, de m’humilier ainsi depuis des jours de manière inique. Les fautes finissent par se payer. Elle n’est que ma chose et je vais lui monter à quoi elle sert. Je n’ai pas réalisé que je suis en érection. Chose que j’aurais juré impossible. L’érection n’est issue que du désir, de l’amour. Mais je prends cet outil vibrant et je le présente devant son petit trou. Elle le sent, esquisse le geste de me repousser mais je l’écrase de tout mon poids et je force le passage. Je m’enfonce en elle en lui ordonnant d’offrir son cul. Elle hurle, m’ordonne d’arrêter, je lui frappe les fesses et les lui écartent encore pour trouver le bon angle. Elle change de technique, sa voix devient implorante pendant que je m’acharne. J’entends ses supplications : « s’il te plait », mon prénom, des « arrêtes tu me fais mal ». Je continue défonçant son intimité et annihilant nos deux humanités. Je sombre dans l’horreur de mon acte sans pouvoir m’arrêter. Ses propos deviennent incompréhensibles. Et soudain je sens que son cul s’ouvre. Je sens une vague de chaleur qui s’étend sous mon sexe. Elle s’est rendue. Elle ne dit plus un mot. Elle gémit mais je ne sais si ce sont des pleurs ou du plaisir. Je l’encule comme jamais. Je fais des allers-retours sauvages. Des voix se battent dans ma tête m’intimant l’ordre de m’arrêter, d’autres de jouir. Une certitude s’inscrit devant mes yeux en lettres de feu. « Demain, tu dors en prison ». Je calcule combien de temps il me reste de liberté. Le temps qu’elle rentre chez elle, qu’elle porte plainte et que les gendarmes arrivent. Va t’elle attendre demain matin ? Ou est-ce que l'épée de la justice toquera à ma porte durant la nuit éclairée par des gyrophares qui signaleront au voisinage qu’un violeur vient de sévir ? Un garçon si gentil, jamais un mot plus haut que l’autre, si rieur, je l’ai connu tout petit. Vous êtes sur que c’est lui ? Oui madame, c’est lui. Mais ce n’est plus vraiment lui. Je n’ai pas vu qu’elle a glissé sa main sous ventre et qu’elle caresse son clitoris. Son bassin ondule transformant son viol en rut animal. Veut-elle me faire jouir pour m‘arrêter ? Mais je sens son cul se contracter, son bassin vibrer. Elle feule et jouit comme jamais. Elle m’emporte et je bascule avec elle dans de grands coups. Son corps s'affaisse quelques instants. Mais son bras essaie de me trouver. Un bras vivant et doux. Je me retire, transpirant. Elle se retourne. Ses mains touchent mon visage, des larmes sur les joues. Je suis désolé. Désolé d’avoir détruit mon être et le sien. Je n’ose lui demander s’il y a une possibilité de pardon. Mais ses yeux sont remplis d’amour. Ses larmes sont celles de la joie. Sur le sol, la preuve de sa jouissance est évidente. Elle me regarde, m’embrasse amoureusement. Puis elle se recule et me dit : - Tu en a mis du temps pour comprendre. Putain de manipulatrice. Tu m’as laissé dans le noir pour que je trouve le chemin tout seul avec des indices pas plus évident qu’une bougie dans un tunnel. Tu as fait de moi un homme en plusieurs fois mais transformé en dominateur en une séance. Tu m’as détruit, poussé à l’erreur fatale, pour vivre ton fantasme de viol. Et la révélation fut intense. Tu m’as poussé à devenir un être abject. Fait subir la honte et la dégradation du viol en tant que perpétrateur. Je me suis réveillé avec une nouvelle personnalité. Après avoir connu l’enfer et subit cette bête qui git en moi, je l’ai domptée. Si une partenaire souhaite ce genre de sensation, je suis particulièrement exigeant sur un plein consentement et je l’interroge sur son désir profond. Le démon révélé par la passion d’une femme m’a offert de nouvelles qualités : contrôle, détermination, persuasion, perversion qui s’ajoutèrent à l’imagination et aux sentiments. Car ce que j’ai appris ce jour là, c’est qu’on peut aller très loin dans la perdition mais on ne revient pas sans amour.
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Ethan, adepte du BDSM, dominant, explorant une philosophie humaniste au travers d'une pratique socialement en marge. Archives
Novembre 2023
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