![]() Vite, vite, viens voir, il y a la checklist d’Ethan Dom ! A l’origine de ce blog, il y a une démarche personnelle. Mais en sus d’évoquer ma paire, il y a une volonté de partager avec mes paires. Or je n’ai jamais étudié ni réfléchis à mon audience. Il s’avère que selon le courriel reçu et vos commentaires (toujours dans la bienveillance, merci), je me suis aperçu que beaucoup parcouraient mes écrits dans le but d’obtenir des réponses. Je croise quelques commentaires de soumises aguerries qui ont cumulées quelques déboires. Mais la plus grande partie sont des lectrices « débutantes » qui se posent la question « j’ai envie mais comment puis-je faire ? » ou « comment reconnaître le maître idéal pas collant mais qui s’occupe de moa ? ». Ce sont les deux principales questions. La réponse à la seconde question est simple : les bons maîtres sont pris ma bonne dame. Mais si vous en voulez un excellent, je peux vous trouver un créneau en 8, entre 21h et 23h. Pouf, pouf…Je reprends après cette galéjade égotique. Je voulais plutôt dire que je me rends compte de la responsabilité qui m’incombe dans mes articles. Je vous rappelle que ce n’est que MA vision du BDSM, que je ne l’impose à personne, que je suis certainement un cas un peu à part et surtout que je fais des erreurs. J’ai beau soupeser mes arguments il y a toujours des failles, des interprétations et même des avis contraires. Même ma vision a légèrement évolué depuis mes premiers textes car je me suis frotté à d’autres expériences et d’autres pensées. Pour exemple, j’étais à priori contre le branding au fer rouge que j’inscrivais dans la case « trop définitif, trop aléatoire, trop dangereux (et illégal) ». Depuis j’ai pu lire des témoignages et échanger avec des « brandés ». Mon avis est passé à « presque définitif, un peu aléatoire et dangereux mais possible quand des gens sérieux le font ». Mais attention, les mots « gens sérieux » sont très importants. Donc il vaut mieux ne PAS se faire brander quand on est pas à 2000% certain des tenants et aboutissants. Outre la douleur, les risques sanitaires, il y a aussi l’idée de ne pas se retrouver à assumer des initiales ridicules (WC, MP,…) ou des rosaces mal formées qui s’estompent sur des années. Blague : c’est une dame de 50 ans à qui l’on dit « c’est joli votre tatouage sur le sein, mais pourquoi avoir choisi un serpent ? » et elle répond : « c’est un dauphin et j’avais 18 ans, connard ». Du coup, le branding peut-être aussi difficile à assumer qu’un tatouage des années 90 : dauphin sur le sein, une rose sur la hanche, des étoiles sur les poignets, une plume indienne sur la cheville, un tribal maori sur le biceps, ou une salamandre sur le bras…Il faut assumer que, quelquefois, on s’est laissé emporter par la mode et qu’en fait ce n’était pas être un ou une rebelle. Bref, je reviens au sujet abordé aujourd’hui. Ha, je m’imagine bien en salle conférence pour donner un cours de BDSM à une salle presque comble.
La Liste, le questionnaire, THE checklist, la fameuse. Celle qu’on s’échange et dont la plupart des personnes, surtout les doms, attestent de ne pas en avoir besoin. Pourquoi ? Voici quelques arguments en défaveur de la checklist :
Et enfin la raison principale pour laquelle les doms ne veulent pas faire remplir la liste à leur soumise, outre la fainéantise d’avoir à bosser et savoir lire, c’est que cela peut faire croire que le maître suit une feuille de route et qu’il n’invente rien. Cela enlève de la superbe, de l’aura à ce maître omnipotent et omniscient qui a la domination dans le sang. Un maître (oui ce genre-là est maître même sans soumise) sait ce qu’il fait, comment le faire et il le fait mieux que les autres. Alors, c’est vrai la liste est longue (surtout la mienne), et elle devient même lassante au bout de 3 pages (qui en contient 11). Oui, la liste découpe froidement et presque répétitivement toutes les pratiques et cela peut inquiéter certaines en pensant que c’est un parcours obligé. Pour d’autres, c’est la découverte d’actions auxquelles elles n’auraient jamais pensé. La plupart ont peur car c’est avouer beaucoup trop de choses sur elle-même. Et à ce stade de la lecture, vous êtes en train de penser « mais putain tu vas la cracher cette liste et de quoi elle parle ?! » Je vous sens impatient(e). Mais mon défi du jour est d’arriver à faire un texte liminaire de portée moindre de 1000 mots. Il en manque 80, je vais donc ajouter une anecdote inédite. Quand je discutais avec une amie soumise, nous étions d’accord qu’une bonne sodomie (ou trois doigts) était suffisante et qu’il était inutile de faire du stretching anal. Puis au cours de son évolution de soumise, elle a eu comme objectif d’enfiler un plug de 6 centimètres de diamètre. Elle a pris énormément de plaisir à suivre un programme personnel pour dilater son anus. Et des histoires de limites largement dépassées, j’en ai pléthore. La checklist, les envies, vos limites sont faites pour être considérées, affrontées et dépassées. C’est une des clés du BDSM. Donc, la liste des pratiques est un questionnaire qui reprend toutes les possibilités, ou presque, qu’offrent le BDSM décrites de manière précise. Par exemple la section « impact » énumère quasiment tous les accessoires possibles. C’est à la fois pour impressionner la soumise mais aussi car chaque outil a une portée différente. Il y a plusieurs types de listes. Celles classées par thème et/ou par ordre alphabétique. La plupart sont en anglais ou traduit de l’anglais ce qui peut amener des phrases incongrues. J’ai ainsi pu lire un « bâillon par cassette » au lieu de « bâillon par ruban adhésif » car « tape » peut évoquer les cassettes vidéo ou audio autant que le ruban adhésif. D’ailleurs dans ce cas, on utilise désormais un scotch spécial bondage qui coûte cher mais n’arrache pas la peau ni les cheveux. Mais il reste quelques aficionados du scotch à emballage (le marron raide qui fait scriiiiiiiitch). En cas d’urgence, je préconise le scotch dit « cache » au rayon peinture/plâtrerie qui arrache un peu moins (et on évite le sourcils de toute façon, hein…). Il y a les listes purement bondage et d’autres essentiellement sexuelles. Enfin au niveau du questionnaire que doit remplir la soumise, il y a là aussi plusieurs types. L’une se contente de demander si l’action a été déjà pratiquée (oui et non). Ce qui n’amène pas grand-chose. Il y a celle qui demande oui ou non « voulez-vous le pratiquer ? ». Et on accepte que certaines choses soient posées comme limite, ou limite absolue. On trouve rarement ce genre de possibilités par principe de domination. Ce n’est pas un menu ou la soumise choisit. Donc, beaucoup de questionnaires, issus des dominas, demande de répondre par une note de 1 à 5 :
Oui c’est un peu radical, mais l’idée est de pas ouvrir à la soumination. D’où le fait, par exemple qu’il manque « je l’ai fait et je n’aime pas ». J’en suis arrivé à créer ma propre liste sur ce principei avec une notation de 1 à 3. Plus une case «observation» qui permet d’ajouter une réelle limite, une condition médicale, une remarque. On peut y ajouter le 0 (zéro) ou un 4 éventuellment afin de pouvoir donner une liberté. Une fois de plus, on travaille sur de l’humain. Ma liste ressemble beaucoup aux autres mais il y a deux ou trois fantaisies et une façon de ranger les sujets selon l’interprétation que j’en fait. Attention, cette checklist se veut généraliste, voire exhaustive. C’est-à-dire qu’elle comporte des actions que je ne pratiquerais certainement jamais comme la scatophilie. Cela ne m’excite pas et je crois même quand je n’en n’aurai pas la capacité. Idem pour les suspensions en shibari ou les aiguilles dont je n’estime pas avoir encore les compétences suffisantes mais que je « sous-traiterais ». La checklist est un tour d’horizon de ce qu’on peut croiser quand on rentre dans le BDSM. Il y a un thème « divers » mais aussi des pratiques pouvant chevaucher des disciplines. L’asphyxie par exemple est autant du sadomasochisme que de la discipline (breathplay) ou une paraphilie selon comment on voit les choses. J’ai créé un thème « paraphilies » même si on va pas se les taper toutes en détail (il y en a plus de 400) mais juste quelques-unes pour montrer la diversité et le foisonnement des pratiques.) Enfin, il y a aussi un questionnaire médical et un autre sur comment la soumise envisage le futur. Le dom peut décider de ne pas faire remplir ces cases. Reste que, dans l’absolu d’une checklist qui couvre des choses intimes, elle pourrait tout autant montrer le sens des responsabilités du dominant. Ainsi, il ne faut pas voir cette checklist comme le menu du dominant mais la découverte d’un profil BDSM. Et c’est pourquoi je crois que cette liste est importante. Cela permet tout autant pour le maître que pour la soumise de se découvrir. C’est un peu une enquête coquine qui plonge dans l’esprit et les envies de la soumise. Il y a deux façons de remplir le questionnaire : seul ou à deux. A deux, le dominant peut répondre à des lignes équivoques qui surprennent la soumise. Et puisque c’est en temps réel, on peut voir les expressions de la soumise qui donnent plus de réponses que celles écrites. Répondre seule est bien aussi car c’est un voyage au cœur de ses propres fantasmes que réalise la soumise. Et c’est d’ailleurs un des points cruciaux qu’il faut respecter. C’est la liste de la soumise. Ce qu’elle se sent prête à faire ou non. Il ne faut absolument pas répondre en pensant aux désirs du dominant (qui à ce stade ne devrait pas encore être votre maître) en ayant peur d’être rejetée. La liste remplie a deux utilisations. C’est la base d’une feuille de route pour le dominant qui y verra les sujets sur lesquels il faudra être prudent ou ceux sur lesquels il faudrait insister. Ce n’est pas la seule façon d’éduquer mais c’est une information qui accompagne et qui permet de personnaliser le dressage de la soumise. Je conseille d’ailleurs que la soumise n’en garde pas de copie de ce questionnaire. Et cela pour une raison précise. Car, et c’est le côté magique du questionnaire, au bout de quelques temps (un an la plupart du temps) par exemple à l’anniversaire de la liaison, on peut refaire le questionnaire à zéro. Et vous verrez le changement énorme qu’a effectué la soumise. C’est souvent même extraordinaire. Je me rappelle celui de ma soumise gwen ou il y avait des impossibilités sur l’étranglement qui est devenu désormais un moment incontournable pour passer du stade de femme à soumise. Ou la photo érotique car elle ne se considérait « pas assez belle pour cela » et qu’au final, le travail fait ensemble l’a réconciliée avec elle-même mais a en plus fait surgir une envie et une fierté d’exhiber ses photos. Donc le questionnaire a un deuxième effet kiss cool très intéressant. C’est un cadeau pour les deux de voir le chemin parcouru. Cela accentue la symbiose, renouvelle l’envie d’être ensemble et celle d’aller encore plus loin, soudé dans un respect ou un amour BDSM plus consistant encore que le vanille. Celles, et ceux, qui me côtoient noteront que certains sévices maisons ne font pas partie de cette liste. Il faut bien garder quelques car-touches personnelles. Enfin, je vais terminer sur un aparté concernant le dom. Il n’est pas inutile en tant qu’outil personnel de remplir cette liste pour se questionner sur soi-même, faire le point. Pour ne pas montrer ses faiblesses de dom tout puissant, on ne montre pas nécessairement à tout le monde mais arriver à son propre diagnostique est de bon aloi. En plus, c’est aussi une liste de rappel. Exemple : « ha oui tiens j’ai oublié de demander à ma soumise de procéder à mes ablutions et hop c’est l’heure du bain ». Voici donc en pièce jointe, le questionnaire d’Ethan Dom. Il est à la fois rangé par thème et ordre alphabétique et dans le sens dominant/soumise (par soucis de simplification). Ainsi il peut être quelque fois multisexe (cage et ceinture de chasteté) et/ou cisgenre. Ce questionnaire représente pas mal d’heures de travail. Je souhaite que vous puissiez faire état de l’origine de ce questionnaire même si vous le modifiez. Et d’ailleurs, j’aimerais que cette checklist évolue grâce à vous. Je compte sur vous avec vos critiques, modifications et ajouts que nous pouvons apporter sur ce questionnaire. Si j’ajoute des thèmes, je mettrais le nom de votre choix comme éditeur/trice en bas du fichier. Si certains veulent aussi prendre le temps de le changer en domina/soumis, j’ajouterais le fichier à côté. Donc pas d’hésitation, faisons vivre ce fichier qui doit évoluer avec son temps. Ethan Illustration : Ethan D@m ![]()
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Auteur
Ethan, adepte du BDSM, dominant, explorant une philosophie humaniste au travers d'une pratique socialement en marge. Archives
Novembre 2023
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